Cyclone Chido à Mayotte : le groupe socialiste demande au Premier ministre un débat au Sénat

Patrick Kanner demande à François Bayrou l’organisation au Sénat d’un débat « sur la situation exceptionnelle » à Mayotte, après le passage du cyclone Chido. Pour le président du groupe socialiste, ce débat doit conduire à des évolutions législatives, pour aider à la reconstruction de l’archipel dans l’urgence.
Rose-Amélie Bécel

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« On ne peut pas considérer que ce n’est qu’une catastrophe naturelle », martèle le président du groupe socialiste Patrick Kanner, face aux dégâts causés par le passage du cyclone Chido à Mayotte.

Dans ce contexte, les sénateurs socialistes ont adressé un courrier au Premier ministre François Bayrou, demandant l’organisation dans l’hémicycle d’un débat permettant « d’entendre les pistes d’action du gouvernement et de faire des propositions pour rendre possible un nouvel avenir pour Mayotte et ses habitants ».

Un « allègement des procédures administratives », pour reconstruire dans l’urgence

Pour Patrick Kanner, ce débat pourrait intervenir « au début du mois de janvier » et couvrir plusieurs sujets : « Un débat sur l’immigration, je sais qu’il est porté par M. Retailleau, mais aussi sur l’indécence de l’habitat, sur le fait que 100 000 personnes voire plus habitent dans des bidonvilles dans un département français. »

À la suite de ce débat, le sénateur socialiste entend proposer plusieurs pistes d’évolutions législatives, pour mettre en place des procédures permettant d’agir en urgence pour la reconstruction. « Pourquoi ne pas alléger spécifiquement les procédures administratives, comme nous l’avons fait après l’incendie de Notre-Dame, même si je ne compare pas des choses qui ne sont pas comparables ? », suggère Patrick Kanner. « Ce n’est pas avec les procédures habituelles et leur lenteur naturelle que nous pourrons régler la situation dans l’urgence », ajoute le sénateur.

« Monsieur Bayrou, aidez-nous à ne pas censurer ce gouvernement ! »

Il appartient désormais à François Bayrou d’accéder ou non à la demande du groupe socialiste. Patrick Kanner était d’ailleurs à Matignon ce 16 décembre, aux côtés de son homologue à l’Assemblée Boris Vallaud et du premier secrétaire du PS Olivier Faure, pour échanger avec le nouveau Premier ministre. « Je suis perplexe », soupire le sénateur après ce rendez-vous. « Nous sommes sortis d’une heure de réunion sans être rassurés sur la volonté et surtout la disponibilité politique de M. Bayrou pour parvenir à un accord de non-censure », déplore-t-il.

Pour sortir du blocage, les socialistes proposent en effet au nouveau chef de l’exécutif de s’engager à ne pas censurer son gouvernement, s’il s’engage en parallèle à ne pas recourir au 49.3. « Nous avons des exigences, mais ce ne sont pas des lignes rouges. Si nous avons des réponses positives, même partiellement, nous sommes prêts à avancer, mais pour l’instant aucun signe clair ne nous a été donné », observe Patrick Kanner, « Monsieur Bayrou, aidez-nous à ne pas censurer ce gouvernement ! »

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris: sFin rencontre Olivier Faure du PS et Sebastien Lecornu Premier ministre demissionnaire
8min

Politique

Les socialistes partagés sur la censure du gouvernement Lecornu : « Demain, ça passe ou ça casse »

Alors que Sébastien Lecornu tient sa déclaration de politique générale ce mardi, la survie de son gouvernement est déjà en jeu. Les regards se tournent vers le PS, qui va décider s’il le censure ou non. Le parti d’Olivier Faure se retrouve en réalité divisé, entre les « censeurs compulsifs » et ceux prêts à la non-censure, à condition que les avancées soient suffisantes, à commencer par la suspension de la réforme des retraites.

Le

Tribute to the victims of the terrorist attacks of January 2015 – Paris
7min

Politique

Ministres LR : à cinq mois des municipales, la droite divisée sur le cas de Rachida Dati

Le Bureau politique des Républicains doit se réunir prochainement pour statuer définitivement sur l’exclusion des LR qui ont accepté d’entrer au gouvernement. Si cette décision est confirmée, Rachida Dati, ministre de la Culture, pourrait perdre son investiture pour les élections municipales à Paris, ce qui, paradoxalement, priverait la droite de sa figure de proue dans la capitale.

Le