Deux ministres, Jean-Yves Le Drian et Olivier Dussopt, ont lancé samedi à Pantin en Seine-Saint-Denis avec d'autres ex-socialistes "Territoires de progrès", un mouvement à l'aile gauche de la majorité, en soutien au chef de l'Etat.
"Nous avons (...) une volonté commune de faire réussir ce quinquennat. La social-démocratie a déménagé, elle a quitté le PS. Elle doit se retrouver dans la majorité présidentielle", a déclaré le ministre des Affaires étrangères lors d'un discours devant les militants, dans un restaurant aux portes de Paris.
Une soixantaine d'anciens députés, élus locaux, militants ou personnalités de la société civile ont signé samedi un "manifeste constitutif".
"La majorité a besoin d'une aile gauche affirmée, influente et indépendante de LREM", énonce le texte, reprenant les termes d'une tribune signée en novembre par une petite centaines d'anciens socialistes.
Le manifeste affirme que "l'électorat de gauche qui a voté Emmanuel Macron à la présidentielle doit se retrouver pour ne pas laisser le champ libre au seul centre droit au sein de la majorité présidentielle".
L'ex-député socialiste Gilles Savary le 19 Octobre 2015 à Paris
AFP/Archives
"Nous sommes un peuple en jachère qui ne se reconnaît pas dans LREM et qui a envie de soutenir Emmanuel Macron", résume l'ex-député Gilles Savary.
Le mouvement n'accueille pas d'élus LREM et a constaté que "la gauche est la famille politique qui a constitué les deux tiers de l'électorat de Macron", explique encore Gilles Savary, qui ajoute que "dans les années à venir, la base politique LREM de Macron pourrait ne pas être suffisante".
Il ne s'agit pas, précise-t-il, d'être "béni-oui-oui, pour reprendre une expression de Jean-Yves Le Drian, mais de soutenir par conviction et de peser sur les réformes".
Selon un sondage Elabe fin janvier, moins de deux Français sur dix reconnaissent au chef de l'Etat une capacité à rassembler, loin de la promesse du "en même temps" originel.
C’était au tour du Rassemblement national cet après-midi d’être entendu par Sébastien Lecornu. A la fin du mois de juillet, Marine Le Pen avait tenu à rappeler les grandes lignes budgétaires du parti, dans une lettre adressée au Premier ministre sortant, François Bayrou.
Reçus ce mardi par le Premier ministre Sébastien Lecornu, les dirigeants du Rassemblement national (RN) ont insisté sur la nécessité d’une « rupture » claire avec la politique menée par Emmanuel Macron depuis 2017.
Un sondage Ifop, commandé par le PS, montre que la taxe Zucman sur les ultrariches est soutenue jusque dans les rangs des sympathisants LR, à 89 %, et Renaissance, à 92 %. Une victoire idéologique pour la gauche, plus habituée aux défaites ces dernières années ? « Ce sondage montre que les efforts doivent être mieux répartis », selon Frédéric Dabi de l’Ifop, et reflète surtout « un malaise dans le pays ».
Dans l’expectative en attendant la fin des consultations de Sébastien Lecornu, Les Républicains voudraient prolonger leur bail au gouvernement et ont posé leurs conditions. Des conditions pour la plupart antinomiques avec celles des socialistes actuellement au centre de l’attention du Premier ministre. De quoi apporter de l’eau au moulin de Laurent Wauquiez qui entend toujours être l’incarnation de la « rupture » avec le pouvoir macroniste.