Damien Abad (LR) : « J’en ai assez de cette droite du conservatisme sociétal »

Avec 8,5 % des votes, Les Républicains connaissent une défaite importante à l’issue de scrutin. Invité de l’émission Sénat 360, Damien Abad, député de l’Ain et vice-président des Républicains dresse un constat sévère, sans toutefois remettre en cause Laurent Wauquiez. « Si le seul problème de la droite était Laurent Wauquiez, ça se saurait », affirme-t-il ainsi en rejoignant la position du président du Sénat, Gérard Larcher. « La droite doit s’ouvrir, elle doit s’élargir, elle doit retrouver ce qui était son ADN, celui de l’UMP à l’époque de Nicolas Sarkozy », plaide Damien Abad.

« Si la droite résume cette défaite à une seule question de personne, alors on n’aura pas compris le message qui nous est envoyé par les électrices et les électeurs »

« Moi, j’en ai assez de cette droite du conservatisme sociétal et des questions identitaires », poursuit ce tenant d’une droite modérée. Damien Abad appelle également au renforcement d’un « pôle social beaucoup plus fort chez Les Républicains » et à une ouverture sur des thèmes majeurs comme l’écologie.

Damien Abad ne jette pas non plus la pierre à François-Xavier Bellamy dont la personnalité et le conservatisme ne faisaient pas l’unanimité chez LR. Selon le député de l’Ain, ce dernier « a été aspiré à la fin de la campagne par un double vote utile contre lui, d’un côté ceux de chez nous qui ne voulaient pas que le Front national gagne et inversement ceux de chez nous qui ne voulaient pas que le président de la République gagne ».  

« La vérité c’est que ça fait 10 ans qu’on n’a pas gagné une élection nationale et il faut quand même regarder la vérité en face »

Ce n’est donc pas un problème de personnes mais bien un problème de fond, pour Damien Abad qui lâche : « La vérité c’est que ça fait 10 ans qu’on n’a pas gagné une élection nationale et il faut quand même regarder la vérité en face ». Et d’ajouter : « Le pays n’a jamais été aussi à droite et nous, on n’a jamais été aussi éloigné du pouvoir alors il faut se poser les bonnes questions ».

Le bureau politique des Républicains se réunit ce soir pour tirer les premières conclusions de cette défaite.