Dans l’Aube, Fillon, sourd aux invectives, tente un nouveau départ
"Escroc", "voleur", "corrompu" : les voix sonnent au loin alors que François Fillon, en visite dans l'Aube, tente de relancer sa campagne...

Dans l’Aube, Fillon, sourd aux invectives, tente un nouveau départ

"Escroc", "voleur", "corrompu" : les voix sonnent au loin alors que François Fillon, en visite dans l'Aube, tente de relancer sa campagne...
Public Sénat

Par Guillaume DAUDIN

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

"Escroc", "voleur", "corrompu" : les voix sonnent au loin alors que François Fillon, en visite dans l'Aube, tente de relancer sa campagne présidentielle en allant à la rencontre des électeurs.

A Romilly-sur-Seine, François Fillon arrive à l'usine Coq Sportif sous l'oeil des caméras. "Escroc", "voyou", crie un homme, à 30 mètres, derrière les grilles d'enceinte du site de production.

Le vainqueur de la primaire de la droite, lui, déambule entre les établis et les machines à coudre, entouré de nombreux journalistes.

Nombre de salariés refusent de commenter le "Penelopegate", ces soupçons d'emplois fictifs qui visent son épouse et agitent depuis deux semaines la campagne présidentielle.

François Fillon serre la main de partisans,  accompagné de François Baroin à Troyes le 7 février 2017
François Fillon serre la main de partisans, accompagné de François Baroin à Troyes le 7 février 2017
AFP

L'un, pourtant, se dit "choqué". Sylviane, à son poste de travail, attire les micros: "Il a fait des choses qu'un futur président ne devrait pas faire. C'est un peu dur pour nous, les ouvriers, le peuple, les citoyens..."

Et ses "excuses" aux Français, la veille, en direct à la télévision? "A quoi ça sert ? Il veut pas rendre l'argent...", s'indigne-t-elle.

François Fillon rencontre des salariés. A côté de lui, le sénateur-maire LR de Troyes, François Baroin, régional de l'étape, et "plan B" cité la semaine dernière comme alternative à M. Fillon.

"Tant qu'on sera pas très fort chez nous, ça sera compliqué d'aller ailleurs", lance un responsable de l'usine. Comme en écho au soutien instable des troupes fillonistes depuis deux semaines.

Dans son équipe, on veut croire au "nouveau départ" proclamé la veille et le matin même par le candidat.

- 'Redonner de la richesse à notre pays' -

Milieu d'après-midi. Les morasses du Canard enchaîné arrivent dans les rédactions. Nouvelle révélation : Penelope Fillon a touché au total 45.000 euros d'indemnités de licenciement, payées par l'Assemblée nationale, selon l'hebdomadaire satirique.

Une petite main de la campagne dédramatise: "C'est une couche de plus, pas la plus grosse."

Le candidat, lui, arrive à la Technopole de l'Aube, en banlieue de Troyes. D'autres manifestants l'attendent. Devant les entrepreneurs, François Fillon égrène, imperturbable, ses mots-clé de campagne: liberté, tabous à "briser"... "La priorité des priorités, c'est redonner de la richesse à notre pays et des emplois", lance-t-il.

"Je ne sais pas si c'est fait exprès, mais la plupart des questions que vous avez posées, il suffit de lire mon programme pour avoir la réponse" sourit-il même à un moment. Il veut notamment parler du statut de prestataire indépendant, qui serait un gisement d'emplois. "Ça n'a pas eu beaucoup de résonance", admet son équipe.

Le candidat sort, la presse l'interroge, notamment sur la nouvelle révélation du Canard. "Faites votre métier vous-mêmes au lieu de laisser les calomnies se répandre", se borne à repondre M. Fillon.

Médiathèque de Troyes, dernière "séquence" ajoutée in extremis. Une femme crie: "Tout travail mérite salaire... Encore faut-il le faire!" Dans ses mains, un panneau ironique: "J'ai Pene pour vivre". Aussitôt, une troupe de militants réplique: "Fillon, président!"

Un ténor LR local, lui, est partagé: "Je ne dis pas que ça laissera pas de traces, ça a infusé pendant 15 jours..."

Partager cet article

Dans la même thématique

Dans l’Aube, Fillon, sourd aux invectives, tente un nouveau départ
3min

Politique

« Ce sont des centaines de milliers de patients qui sont aujourd’hui en train de mourir », alerte ce médecin généraliste installé en Haute-Vienne

En France, neuf millions de personnes vivent dans un désert médical. L’augmentation de ce chiffre ne cesse d’inquiéter les professionnels de santé qui appellent le personnel politique à agir au plus vite, car derrière les statistiques se cache un véritable enjeu sanitaire. Raccourcir les parcours de formation des médecins ? Aller aux devants des patients avec des bus médicalisés ? Axel De Tarlé reçoit la sénatrice Corinne Imbert et le médecin généraliste Martial Jardel pour en débattre dans l’émission Et la Santé ça va ?.

Le

Dans l’Aube, Fillon, sourd aux invectives, tente un nouveau départ
2min

Politique

« On impose des rythmes de cadres à des enfants », constate Sylvain Chemin, membre de la Convention citoyenne sur les temps de l’enfant

Depuis septembre, près de 140 citoyens tirés au sort se réunissent plusieurs fois par mois au Conseil économique et social pour débattre des temps de l’enfant. Sylvain Chemin, responsable immobilier à Cherbourg-en-Cotentin et père d’une collégienne en classe de 6ème, a pris part aux travaux de cette nouvelle Convention. Son constat est clair et limpide, la réalité des collégiens et des lycéens est à rebours des mesures préconisées. Il témoigne au micro de Quentin Calmet dans l’émission Dialogue Citoyen.

Le

World News – October 14, 2025
10min

Politique

Suspension de la réforme des retraites : vers « un vote contre » des députés Renaissance, mais un soutien des sénateurs macronistes

La suspension de la réforme des retraites divise au sein de Renaissance. « Il y a deux écoles », entre ceux, plutôt issus de l’aile gauche, prêts à soutenir « le deal » entre Sébastien Lecornu et le PS, et les autres, notamment de l’aile droite, qui ne veulent pas se « dédire » et pour qui cette « concession énorme » reste au travers de la gorge…

Le

« Gérard Larcher n’était pas content » : crispation au Sénat sur le calendrier budgétaire proposé par le gouvernement
5min

Politique

« Gérard Larcher n’était pas content » : crispation au Sénat sur le calendrier budgétaire proposé par le gouvernement

La définition des séances de travail sur le budget 2026 a froissé le président du Sénat, mardi, lors d’une réunion avec les présidents de commission et le gouvernement. Il estime que le Sénat ne peut pas prendre le relais des textes budgétaires dans de bonnes conditions. Une nouvelle conférence des présidents doit revenir sur la question la semaine prochaine.

Le