Dans le bassin minier, le Front national veut faire « exploser les compteurs »
"Ici on a explosé les compteurs" à la présidentielle, jubile Sébastien Chenu, candidat Front national aux législatives dans la 19e...
Par Baptiste BECQUART
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"Ici on a explosé les compteurs" à la présidentielle, jubile Sébastien Chenu, candidat Front national aux législatives dans la 19e circonscription du Nord, avant d'entamer un porte-à-porte. A Trith-Saint-Léger, près de Valenciennes, le parti d'extrême droite espère remporter une large victoire.
Dans cette circonscription, qui comprend Denain, ville de 18.000 habitants au revenu mensuel moyen par foyer de 560 euros, et une trentaine de petites communes périurbaines en déshérence, Marine Le Pen a recueilli 39,36% au premier tour de la présidentielle.
Au second, son score a atteint 58,33% contre 20% en 2012, ce qui fait de la circonscription l'un des plus grands espoirs de victoire du FN avec le reste du bassin minier, de la circonscription de Lens (58,65%) à celle de Bruay-la-Buissière (59,79%) en passant par celle de Liévin (60,52%) et celle de Hénin-Beaumont (58,17%) - où Mme Le Pen se présente.
Sébastien Chenu candidat FN aux législatives dans la 19e circonscription du Nord, lors d'un déplacement de campagne à Trith-Saint-Léger, le 31 mai 2017 The legislative elections will take place on June 11 and June 18, 2017.
AFP/Archives
Ancien de l'UMP où il incarnait la défense des droits LGBT avec son association GayLib, Sébastien Chenu récuse le terme de "parachutage": "Ça fait un an et demi que je suis locataire à Denain. Ici, on m'a bien accueilli. Ça compte en politique où c'est dur quand on voit tout le temps des gens qui nous font la gueule. (...) Non, les seuls parachutés ici, ce sont les Roms que (la maire PS) accueille!"
A 44 ans, celui qui a beaucoup fréquenté les sphères parisiennes se montre à l'aise lorsqu'à Trith-Saint-Léger, il sonne aux portes des maisons HLM.
Sébastien Chenu candidat FN aux législatives dans la 19e circonscription du Nord, lors d'un déplacement de campagne à Trith-Saint-Léger, le 31 mai 2017
AFP/Archives
"Je pensais que ce serait l'office HLM, qui doit venir faire des travaux, ils sont nuls", s'exclame, tout sourire, une retraitée. "Avec moi, vous seriez déçue des résultats, mais il y a d'autres choses que je sais bien faire", s'esclaffe Sébastien Chenu.
Pas besoin de grandes discussions politiques pour lui, dans une circonscription où, pour beaucoup, le vote FN est devenu une habitude, et non un coup de colère ponctuel. Il reçoit un accueil chaleureux dans le quartier.
- 'Hiérarques socialistes' -
"Il faut tourner la page dans cette circonscription, il n'y a jamais eu d'alternance", martèle M. Chenu, en référence à la mainmise du Parti socialiste, après celle des communistes.
Son adversaire de la France insoumise, Julien Poix, ancien du PS hamoniste aux lunettes rondes et à la barbe bien taillée, partage au moins ce constat avec lui: "Je connais bien ces hiérarques socialistes qui avaient pour tout projet de conserver le pouvoir".
Le PS le paie aujourd'hui: à l'élection présidentielle, Benoît Hamon a fait 4,95%. Sa candidate, la députée sortante et maire de Denain Anne-Lise Dufour-Tonini, reconnaît qu'il y a "un ras-le-bol de la droite et de la gauche" et que "le quinquennat de François Hollande a été très mal perçu". "Les gens attendaient plus d'égalité", estime cette élue de l'aile gauche du PS, qui mise sur sa notoriété et le plan pour Denain annoncé sur place en novembre par Bernard Cazeneuve.
Julien Poix abonde: "Les gens ici ne sont pas plus bêtes qu'ailleurs, mais ils se sentent abandonnés après la désindustrialisation alors qu'ils ont fait la richesse de la France". Mais le trentenaire se focalise lui sur le fond pour capitaliser sur les 23,76% de Jean-Luc Mélenchon.
"Quelles sont les fréquences des bus dans le coin?", demande-t-il à une mère de famille en jean et baskets, lors d'un porte-à-porte à Haspres, commune rurale. "Il y en a seulement à 07H15, puis à 13H30, 16H00 et le soir...", regrette-t-elle. "Il faut en rajouter. Il y a un problème d'enclavement dans l'agglomération", assure Julien Poix.
La présence contre lui d'un candidat PCF l'empêchera-t-il de se qualifier pour le second tour? Les communistes tiennent encore 10 mairies dans le Denaisis, héritage de l'âge d'or industriel.
Hypothèse crédible, si l'abstention - deuxième "score" de la circonscription au second tour de la présidentielle (27%) - progresse aux législatives, le triomphe du FN pourrait être encore plus large.
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