Dans tous les métiers, des fonctionnaires en grève, rencontrés mardi par des journalistes de l'AFP dans les cortèges, disent leur "ras-le-bol"....
Dans les cortèges, les fonctionnaires témoignent de leur « ras-le-bol »
Dans tous les métiers, des fonctionnaires en grève, rencontrés mardi par des journalistes de l'AFP dans les cortèges, disent leur "ras-le-bol"....
Par recueillis par les bureaux de l'AFP
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Dans tous les métiers, des fonctionnaires en grève, rencontrés mardi par des journalistes de l'AFP dans les cortèges, disent leur "ras-le-bol". Ils réclament d'être mieux payés et témoignent, dans les hôpitaux notamment, d'un "quotidien extrêmement difficile".
Des instits, "pas des planqués"
"Il y a des fonctionnaires qui sont au front tous les jours, les agents des hôpitaux, les policiers, les pompiers. On n'a pas non plus l'impression d'être des planqués", estime François Schill, 51 ans, directeur d'une école maternelle de Strasbourg.
Le même directeur déplore la faiblesse des rémunérations: "Un instit commence aujourd'hui à 1.500 euros. En 42 ans de carrière, il peut espérer gagner seulement 1.000 euros de plus. Quel salarié pourrait supporter un truc pareil?".
Manifestation de fonctionnaires contre les "attaques" du gouvernement à leur égard à Paris, le 10 octobre 2017
AFP
A Lyon, Rindala Younes, enseignante de français de 44 ans, trouve "déguelasse" la réinstauration d'un jour de carence en cas d'arrêt maladie. "On fait croire qu'il y a une différence entre public et privé mais les conventions collectives dans le privé font que 75% des salariés n'ont pas de jour de carence".
Stéphane, 35 ans, professeur de philosophie croisé à Dijon, dénonce un gouvernement "qui avance ses pions libéraux dans tous les domaines".
Soignants "fatigués"
"Les agents sont fatigués de ne plus être auprès des patients. On ne discute plus, il faut que le travail soit forcément rentable et qu'on rapporte de l'argent", fustige Sandrine Knockaert, ex-agent des hôpitaux et représentante de SUD santé, à Strasbourg.
"Notre quotidien est extrêmement difficile à cause des baisses d'effectifs dans tous les services", explique Christine, infirmière de 57 ans à Lyon, qui en fin de carrière touche "2.600 euros toutes primes confondues en travaillant un dimanche sur deux".
Julie, infirmière à l'hôpital Saint-Louis à Paris, est désabusée: "avant on était mal payées mais on avait, au moins, le sentiment de bien faire notre travail; aujourd'hui c'est plus le cas". "Nos conditions de travail se dégradent de jour en jour. Je me demande parfois ce que je fais là, ce sont les patients qui me font tenir".
Manifestation de fonctionnaires contre les "attaques" du gouvernement à leur égard à Paris, le 10 octobre 2017
AFP
"Le problème c'est que la population oublie que les fonctionnaires sont ceux qui les protègent", estime Christian Senesi (CFDT) cadre hospitalier au CHU l'Archet à Nice, qui veut rappeler à Emmanuel Macron qu'il a "été élu pas pour lui mais contre Marine Le Pen".
Les policiers "roulent dans des poubelles"
A Nice, Karine Jouglas, policière et représentante CFE-CGC manifeste son "désaccord" et sa "colère". "Les fonctionnaires de police roulent dans des poubelles, des voitures réformées, ils sont obligés de patrouiller à pied. Il y a un manque de moyens et d'effectifs. On veut un peu plus de considération et de respect", ajoute-t-elle.
Le "ras-le-bol" d'agents territoriaux
Manifestation de fonctionnaires contre les "attaques" du gouvernement à leur égard à Paris, le 10 octobre 2017
AFP
Employée dans une mairie, Corinne, 54 ans, n'avait pas manifesté depuis "les années 80". Venue exprimer son "ras-le-bol général", elle en a "assez qu'on dise tout le temps que nous fonctionnaires, on a la sécurité de l'emploi, qu'on est bien payés, que tout est rose". Gagner "1.600 euros nets au bout de 15 ans, après un bac +5, ça fout un peu les boules".
Pour Marion Gilbert, agent de 38 ans à Rennes métropole, les fonctionnaires sont rassemblés pour dénoncer les "120.000 suppressions de postes (promises par Emmanuel Macron en cinq ans, NDLR) alors que les services sont déjà exsangues". "Le gel du point d'indice et le fonctionnaire bashing restent aussi en travers de la gorge des collègues".
A Lyon, Isabelle Rochat, travailleuse sociale de 57 ans, dit également son sentiment de "ras-le-bol et d'épuisement". "Il y a beaucoup d'arrêts maladie et on ne se pose pas la question de pourquoi", relève-t-elle en pointant un "manque de moyens dramatique".
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