Darmanin a « tout à fait le droit d’avoir à titre personnel des mots amicaux » pour Sarkozy, selon Gabriel Attal
« L’important, c’est que l’ensemble des membres du gouvernement, nous nous en tenions à une ligne […] qui est de ne pas commenter une décision de justice », souligne le porte-parole du gouvernement. La sénatrice PS Marie-Pierre de la Gontrie dénonce, elle, « l’effet dévastateur » du soutien exprimé par Gérald Darmanin à l’ex-Président.

Darmanin a « tout à fait le droit d’avoir à titre personnel des mots amicaux » pour Sarkozy, selon Gabriel Attal

« L’important, c’est que l’ensemble des membres du gouvernement, nous nous en tenions à une ligne […] qui est de ne pas commenter une décision de justice », souligne le porte-parole du gouvernement. La sénatrice PS Marie-Pierre de la Gontrie dénonce, elle, « l’effet dévastateur » du soutien exprimé par Gérald Darmanin à l’ex-Président.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La condamnation à trois ans de prison, dans un an ferme, pour corruption active et trafic d’influence de Nicolas Sarkozy dans l’affaire « des écoutes », continue d’être commentée. Les critiques sur cette décision, dont l’ancien chef de l’Etat a fait appel, se sont multipliées à droite. Au gouvernement, Nicolas Sarkozy a bénéficié du soutien du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui est l’un de ses anciens lieutenants politiques.

Des propos rappelés ce mercredi au Sénat par la sénatrice PS, Marie-Pierre de la Gontrie, lors des questions d’actualité au gouvernement : « Nicolas Sarkozy, dans ces moments difficiles, a évidemment mon soutien ». « Lorsque le ministre de l’Intérieur s’exprime face caméra dans un déplacement officiel, ce n’est pas un propos privé, c’est la position du gouvernement » affirme la sénatrice PS de Paris, qui demande au premier ministre s’il « partage » les propos de son ministre, et s’ils sont « compatibles avec sa fonction ».

« Gérald Darmanin a commencé par dire « je n’ai pas de commentaire à faire sur une décision de justice » »

Réponse du porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. « En tant que membre du gouvernement, je n’ai pas de commentaire à faire sur une décision de justice. Il y a une séparation des pouvoirs, un état de droit », commence le secrétaire d’Etat, qui « regrette » que la sénatrice n’ait pas cité « l’intégralité de la phrase ». « Gérald Darmanin a commencé par dire « je n’ai pas de commentaire à faire sur une décision de justice ». Il l’a dit très clairement. Qu’il ait ensuite, à titre personnel, des mots amicaux pour une personne qu’il connaît, c’est tout à fait son droit et sa possibilité. Mais l’important, c’est que l’ensemble des membres du gouvernement, nous nous en tenions à une ligne, et a fortiori pour un ancien Président de la République, comme pour tout autre justiciable, qui est de ne pas commenter une décision de justice. Ce qu’a rappelé Gérald Darmanin dans ses propos » souligne Gabriel Attal.

« Vous souhaitez ne pas répondre, et finalement, nous ne saurons pas si vous partagez ou non les propos du ministre de l’Intérieur. J’aurais tendance à penser, car je vous fais confiance sur ce point, que vous manifestez ainsi votre réprobation », réplique Marie-Pierre de la Gontrie, qui rappelle que « lorsqu’on a l’honneur de participer à un gouvernement, on doit chérir la Constitution et les principes de la République, parmi lesquels le respect de la loi et le respect de l’indépendance de l’autorité judiciaire », « il semble aujourd’hui nécessaire que vous le rappeliez à votre ministre de l’Intérieur ». Elle ajoute :

Comment ne pas avoir l’effet dévastateur de l’expression publique d’un soutien amical adressé par le patron des policiers à une personne lourdement condamnée pour des manquements à la probité ?

Pour Marie-Pierre de la Gontrie, « nul ne peut se réjouir de voir un ancien président de la République condamné pour corruption, mais tous, nous devrions nous réjouir d’avoir une justice qui s’applique à tous, puissants ou misérables ».

Dans la même thématique

Darmanin a « tout à fait le droit d’avoir à titre personnel des mots amicaux » pour Sarkozy, selon Gabriel Attal
3min

Politique

Congrès du PS : « Il y a eu trop de sifflets, trop de querelles de clans », estime Nicolas Mayer-Rossignol

Candidat au poste de Premier secrétaire du PS, le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol appelle à « retrouver l’aspect collectif » au sein des rangs socialistes. « Il y a eu trop de sifflets, trop de querelles de clans, trop d'exclusions et d'excommunications », souligne l’édile, invité de la matinale de Public Sénat. Il est opposé à Olivier Faure et Boris Vallaud dans la course à la tête du parti à la rose.

Le

SIPA_01213611_000031
7min

Politique

LR : avec Bruno Retailleau, la droite tient-elle son présidentiable pour 2027 ?

Après son large succès face à Laurent Wauquiez à la présidence de LR, Bruno Retailleau a promis, dimanche soir, à sa famille politique d’autres victoires à venir, avec en ligne de mire les municipales et bien sûr la présidentielle. Vœu pieux ? Ou première marche vers le retour de la droite au pouvoir ?

Le