La succession de François Baroin à la tête de l’Association des maires de France est-elle en train de raviver les querelles partisanes au sein de cette puissante organisation, réputée pour son indépendance vis-à-vis des partis politiques ? Cette année, deux candidats s’affrontent pour la présidence de l’association, alors que traditionnellement une liste commune est présentée quand vient l’heure de renouveler les instances. « Cette élection a pris une tournure plus politisée à partir du moment où il n’y a pas eu de liste unique, contrairement à ce que j’ai proposé jusqu’au bout », a reconnu mardi, sur Public Sénat, le maire LR de Cannes David Lisnard, candidat à la présidence de l’AMF. Cet édile dénonce une équipe adverse, emmené par le maire UDI de Sceaux Philippe Laurent, « composé à 70 % de maires qui soutiennent Emmanuel Macron ».
« L’AMF doit être indépendante et un partenaire loyal de l’Etat. Mais pour être loyal, il faut être libre », soutient David Lisnard. « L’AMF ne doit pas être vassalisée ou une antichambre du pouvoir », explique l’élu. Un peu plus tôt, également au micro de Public Sénat, son adversaire Philippe Laurent avait tenu à récuser les critiques quant à la proximité des maires avec l’exécutif, qui seraient présents sur sa liste. « Entendre cela, c’est considérer que les maires qui m’ont accompagné dans cette aventure sont manipulables », s’est-il agacé.
Pour David Lisnard, il est essentiel de « garder cet esprit non partisan ». « L’AMF ne doit pas être un parti politique, elle doit représenter toutes les communes d’où sa nécessité de représentativité », insiste-t-il. « L’AMF est là pour défendre les libertés locales, faire entendre la voix des maires qui sont souvent méprisés. »
La lettre de Renaud Muselier : « Une attaque très grossière, un peu vulgaire »
L’édile, auquel François Baroin a apporté son soutien, a également été interrogé sur le courrier virulent adressé lundi par Renaud Muselier, le président LR de la région PACA, aux maires de sa circonscription. Il leur demande de voter pour Philippe Laurent, regrettant que le Cannois David Lisnard ne l’ait pas soutenu durant les régionales face au Rassemblement national, après la polémique autour de l’intégration de candidats issus de la majorité présidentielle sur sa liste. « Ce propos est violent, ne correspond pas à ma vie », répond David Lisnard, toujours sur Public Sénat. « Ce type d’attaque très grossière, un peu vulgaire, vous tire toujours vers le bas. Chacun se fera son opinion. »