« Pourquoi voulez-vous qu’à 67 ans, je commence une carrière de dictateur ? » s’était écrié le Charles de Gaulle à quelques semaines de son retour au pouvoir, mi-amusé, mi-agacé, par les questions des journalistes. Longtemps en effet, certains ont suspecté le général de velléités autoritaires, sans jamais qu’elles ne se concrétisent vraiment. Une ambivalence que montre bien de Gaulle, le monarque et le Parlement, un documentaire de Pierre Bonte-Joseph, pour Public Sénat en partenariat avec les Archives nationales.
Par Hugo Ruaud
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« Le cadre mal bâti dans lequel se disqualifie l’Etat et s’égare la nation ». Voilà comment l’homme du 18 juin qualifiait la IVe République, selon Hervé Gaymard, président de la fondation Charles de Gaulle. « Un régime des partis » derrière lequel « l’intérêt de l’Etat disparaît au profit de l’intérêt de gens qui sont là pour se servir eux-mêmes » explique Frédérique Neau-Dufour, historienne, lorsqu’elle évoque la pensée du général à propos des parlementaires.
Alors quand le Charles de Gaulle succède à Pierre Pflimlin comme Président du conseil pour sortir la France de la crise algérienne, nul doute que la IVe République vit ses dernières heures, au grand désarroi de nombreux députés : « Il y a des résistances immédiates, d’opposants qui considèrent que son arrivée au pouvoir a constitué une forme de coup d’État », se souvient Louis Mermaz, ancien président de l’Assemblée nationale.
David Bellamy et Bénédicte Fichet devant un exemplaire de l'avant-projet constitutionnel de 1958
Un retour au pouvoir qualifié de « coup d’État »
Ces craintes étaient-elles justifiées, ou exagérées ? C’est toute l’ambiguïté du pouvoir gaulliste que met en exergue le documentaire. Car certes, l’antiparlementarisme « n’était certainement pas la pensée du général de Gaulle, qui a certes critiqué le Parlement et ses excès, mais qui a toujours défendu son existence et sa raison d’être » explique Frédérique Neau-Dufour. Mais combien de fois le général contourna le Parlement ?
A commencer par la rédaction de la Constitution en elle-même. Les parlementaires pour la première fois dans l’histoire de France, sont à peine consultés. Pas d’assemblée constituante, mais un groupe de juristes réunis autour de Michel Debré. De Gaulle se méfie des « vieux lions de la quatrième République ».
A de maintes reprises, de Gaulle exploite la subtilité des textes, flirtant parfois avec les limites du droit constitutionnel, pour se passer de l’avis des deux chambres, et faire « comme bon lui semblait ». Comme en 1962, et c’est l’une des révélations du film, lorsqu’il utilise la voie référendaire plutôt que le vote des assemblées pour réformer la constitution et permettre l’élection du Président de la République au suffrage universel direct. Si à l’époque le Conseil constitutionnel ne rend pas d’avis public, il rédige un avis officieux dans le plus grand secret qui avertit le général sur le caractère anti constitutionnel de la consultation.
Le bureau du général de Gaulle a Colombey-les-deux-Eglises
Le peuple contre le Parlement
Sa forte popularité durant la grande majorité de son mandat lui permit de passer outre l’hostilité de l’Assemblée et du Sénat, quitte à amoindrir leur légitimité. Que ce fut lors de l’indépendance de l’Algérie, ou lorsqu’il décida de modifier la constitution pour faire élire le président au suffrage universel direct, de Gaulle put toujours compter sur l’appui des Français. Des décisions parfois ambiguës quant à l’équilibre des pouvoirs, mais toujours légitimées par la souveraineté populaire. Un paradoxe qui fit dire à Gaston Monnerville, ancien président du Sénat cité par l’actuel Gérard Larcher, que de Gaulle était un « Bonaparte éclairé ».
Les militants du parti Les Ecologistes élisent leur secrétaire national. Bien que critiquée, la sortante Marine Tondelier fait figure de favorite dans ce scrutin où les règles ont été changées. La direction s’est vue accusée par certains de vouloir verrouiller le congrès. Si les écolos ne veulent pas couper avec LFI, le sujet fait débat en vue de la présidentielle.
Après la série d’attaques visant plusieurs établissements pénitentiaires, coordonnées au sein un groupe de discussion sur Telegram, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez regrette que la disposition de la loi sur le narcotrafic, permettant aux services de renseignement d’avoir accès aux messageries cryptées, ait été rejetée les députés. La mesure pourrait réapparaître dans une nouvelle proposition de loi du Sénat.
La question d’un report des élections municipales de 2032 est à l’étude au ministère de l’Intérieur, en raison de la proximité d’un trop grand nombre de scrutins, notamment la présidentielle. Si le calendrier devait être révisé, et avec lui la durée du mandat des maires élus l’an prochain, cela nécessiterait une loi. Ce serait loin d’être une première sous la Ve République.
Alors que les amis de Nicolas Mayer Rossignol, d’Hélène Geoffroy et de Fatima Yadani et Philippe Brun discutent pour fusionner, dans une union des opposants à Olivier Faure qui demandent la « clarté », le président du groupe PS de l’Assemblée, Boris Vallaud, se retrouve au centre des attentions. Mais « son but n’est pas d’être faiseur de roi, c’est de rassembler le royaume socialiste », soutient Rémi Branco, son porte-parole.