Emmanuel Macron a demandé mardi soir aux députés de sa majorité de ne pas raisonner "uniquement sur l'instant T" et de "ne jamais perdre le fil du changement", a rapporté mercredi le président de l'Assemblée nationale François de Rugy (REM).
"Nous avons eu cette visite un peu surprise du président de la République et je trouve que c'est une bonne chose que le président de la République garde le contact avec les députés de sa majorité", a déclaré M. de Rugy sur France 2 après la visite de M. Macron à la réunion des députés REM et MoDem organisée par le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement Christophe Castaner.
"Le président de la République avait aussi un message à faire passer (...): +Nous avons été élus pour changer les choses, pour conduire des transformations, pas simplement des réformes, des transformations pour la France, pour que la France se relance économiquement, reprenne confiance en elle-même et nous ne perdrons pas le fil de ces transformations+", a rapporté le président de l'Assemblée.
M. Macron "a invité les députés à ne jamais perdre le fil de ce changement. Sur chaque texte de loi, sur chaque décision, se dire que ce n'est pas uniquement sur l'instant T, aujourd'hui ou demain qu'on doit raisonner, sur est-ce que ça va être bon dans l'opinion, tel sondage ou tel article de presse, mais sur le long terme, à l'issue de notre mandat, est-ce que nous aurons pris des décisions qui auront permis de relancer la France?", a poursuivi M. de Rugy.
"J'invite vraiment celles et ceux qui se laissent aller à alimenter cette chronique de l'amateurisme (de REM à l'Assemblée) à regarder les débats", a par ailleurs déclaré M. de Rugy.
"Il y a un renouvellement de 72%. (...) Il y avait une aspiration en France au renouvellement, le sentiment que le système politique français était bloqué, verrouillé, disons-le, notamment par les grand partis traditionnels. Et grâce à l’élection d'Emmanuel Macron, ça a éclaté", a-t-il dit.
M. Macron a assuré mardi soir qu'il n'y avait pas de "caporalisme" ni "d'ordre jupitérien".
Il n'y a "certainement pas" de velléités de fronde, a pour sa part déclaré le député REM de Paris Gilles Le Gendre sur RTL. Mais "des débats, certainement, il va falloir s'y habituer. Nous ne sommes pas en effet caporalisés".