« Chacun sait bien que Manuel Valls et Emmanuel Macron ne sont pas les meilleurs amis du monde », souligne François De Rugy. « Valls a fait primer la question de fond et je salue cela. » Relevant le « sens des responsabilités » de l’ancien Premier ministre, le député écologiste de Loire-Atlantique considère ce ralliement comme une évidence : « Qui aurait compris que Valls soit un soutien enthousiaste de Hamon alors que ce n’est pas l’orientation de Valls ? »
Comme Emmanuel Macron, Benoît Hamon incarne « lui aussi une forme de recomposition politique », estime le vice-président de l’Assemblée nationale. Mais « la constitution d’une espèce de gauche rouge-verte, plutôt avec M. Mélenchon et Mme Duflot. Cela a conduit les membres du Parti socialiste à choisir entre cette recomposition politique et celle de M. Macron ». Deux candidats de la recomposition pour une décomposition du Parti socialiste en somme. Une idée validée par le député écologiste : « Vous voyez quoi comme point commun entre Gérard Filoche et Manuel Valls ? Ils sont dans le même parti mais ça a quoi comme sens ? »
François Fillon n’a pas « un comportement républicain »
De Rugy : Fillon n'a pas un "comportement républicain"
François de Rugy est fier de la « gauche progressiste » qu’incarne leader d’ « En Marche ! ». « Avec Emmanuel Macron, on a une stratégie affichée depuis le début : on peut travailler avec des hommes et des femmes de gauche et de droite », se félicite t-il. Mais de là à envisager de « travailler » avec François Fillon, il y a un monde. « Pour un arc républicain, il faudrait déjà avoir en face de nous des gens qui ont un comportement républicain. M. Juppé par exemple, mais pas M. Fillon. » Il s’étonne des propos de Manuel Valls dans l’Obs, qui se dit prêt à « trouver des compromis avec la droite parlementaire » en cas de victoire de candidat LR.
De Rugy : "Macron est pour un équilibre à 50/50"
Le député écologiste assure partager avec son candidat « une vision commune pour l’avenir », dont l’écologie fait évidemment partie : « Il est pour la mise en œuvre de la loi énergétique, c’est-à-dire une baisse de la part du nucléaire et une hausse très forte de la part des énergies renouvelables ». Un « équilibre à 50/50 », se satisfait le député. Pas aussi écolo que ce que prônent Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, mais plus réaliste selon François de Rugy : « Ils ont une très grande ambition écologique mais ne disent pas comment ils vont y arriver. » Il s’offusque ensuite du programme de la candidate du Front national et de celui François Fillon en la matière : « Marine Le Pen est la seule candidate à rejeter totalement l’accord sur le climat. Quant à Fillon, il dit de mettre à la poubelle la loi sur la transition énergétique et le principe de précaution et de relancer les OGM et le gaz de schiste. » Même en matière d’écologie, Emmanuel Macron est le candidat du compromis.