Pour les vœux de Territoires unis, qui rassemble les trois principales associations d’élus (communes, départements, régions), François Baroin, président de l’Association des maires de France (AMF), a montré un visage volontaire, pour ne pas dire combatif, quelque mois avant l’arrivée d’un nouveau projet de loi sur la décentralisation. Territoires unis avait été créé en 2018 pour peser face au gouvernement sur les sujets des collectivités locales.
« Nous avons des sérieux débats avec l’Etat central et sa méthode ultra-centralisatrice, comme rarement on a pu l’observer depuis deux ans sur le plan financier et de l’organisation territoriale. Cela nous amènera certainement à faire, avec Territoires unis, un front uni dès le lendemain des élections municipales, pour peser, proposer et engager une politique de discussion, de dialogue, mais de profonde détermination » prévient le président de l’AMF, maire LR de Troyes. Le texte du gouvernement sera examiné après le scrutin local de mars.
« La différenciation est un moyen puissant pour corriger des handicaps naturels, économiques et sociologiques »
François Baroin compte sur la Haute assemblée, qui, en tant que chambre représentant les collectivités territoriales, sera la première à examiner le projet de loi « 3D » pour décentralisation, différenciation et déconcentration. « Sa chance, c’est que le Sénat (…) créera les conditions d’organiser le débat auprès de l’opinion publique sur la base de nos réflexions communes » a-t-il expliqué en présence du président LR du Sénat, Gérard Larcher, qui a accueilli au sein du Palais du Luxembourg l’événement. Présents aussi, Dominique Bussereau, à la tête de l’ADF, Renaud Muselier, président de Régions de France et de nombreux élus locaux.
Sur la différenciation, c’est-à-dire le pouvoir d’adapter localement les réglementations et lois, elle « ne pourra pas se résumer à une simple expérimentation. (…) C’est un moyen constitutionnel puissant pour corriger des handicaps naturels, économiques et sociologiques » selon François Baroin. Il appelle de ses vœux une réelle déconcentration des moyens de l’Etat, rappelant que les collectivités ont dû embaucher « là où l’Etat s’est effacé (…) pour compenser la disparition progressive des services publics ». A deux mois des municipales, François Baroin rappelle que « les maires incarnent une part de la confiance car ils incarnent le mieux (…) ce besoin de protection du coin de la rue ».