Décentralisation : « Territoires Unis » haussent le ton envers l’exécutif
Le collectif regroupant l’Association des maires de France (AMF), l’Assemblée des départements de France (ADF) et Régions de France, a présenté ce matin, lors d’une conférence de presse au Sénat, son projet en matière de décentralisation. Au centre de ses propositions, la redéfinition du rôle des collectivités locales en matière de santé.

Décentralisation : « Territoires Unis » haussent le ton envers l’exécutif

Le collectif regroupant l’Association des maires de France (AMF), l’Assemblée des départements de France (ADF) et Régions de France, a présenté ce matin, lors d’une conférence de presse au Sénat, son projet en matière de décentralisation. Au centre de ses propositions, la redéfinition du rôle des collectivités locales en matière de santé.
Public Sénat

Par Jérémy Heintzmann

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

 « Nous ne sommes pas satisfaits du tout ». Le ton est offensif chez François Baroin, président de l’AMF. Après la crise sanitaire traversée par le pays, les représentants de « Territoires Unis » sont particulièrement remontés contre la gestion de celle-ci par l’exécutif. « Nous sommes en face d’un État qui n’entend pas notre message, ultra-centralisé, fonctionnant en silos, verticalisé et inefficace » dénonce le maire de Troyes.

En plus des 50 propositions du Sénat pour le plein exercice des libertés locales présentées la semaine dernière, l’initiative du collectif, soutenu par Gérard Larcher, entend renforcer davantage le poids des territoires vis-à-vis du gouvernement.

 Une remise en question du rôle des ARS

Au cœur des propositions destinées à participer à l’élaboration du projet de loi « 3D » (décentralisation, différenciation, déconcentration), la rénovation du système de santé, qui a montré ses limites ces derniers mois selon Dominique Bussereau, président de l’ADF : « On voit bien, et on le savait avant le Covid, qu’au fil des années on s’est éloigné des réalités locales au profit d’une approche purement budgétaire et hospitalo-centrée, et que les Autorités régionales de santé sont déconnectées de la vie des territoires ».

Des critiques fortes accompagnées d’éléments de réponses avec deux objectifs concrets : limiter l’action des ARS au seul champ sanitaire et replacer le préfet en coordinateur des actions locales.

 

Dominique Bussereau, président de l’ADF : « Les ARS sont déconnectées de la vie des territoires »
00:47

 

Le collectif souhaite « plus de libertés locales pour plus d’efficacité » à tous les échelons.

Au niveau communal, « Territoires Unis » demande notamment le renforcement de la médecine de ville et des hôpitaux locaux ainsi que le déploiement de groupements hospitaliers de territoire.

Pour les départements, le collectif souhaite leur attribuer la gestion des politiques médicosociales et sociales, la nomination des directeurs des Ehpad et la création d’agences départementales de solidarité.

 

Créer « un modèle à la française »

Quant aux régions, elles se verraient confier l’aménagement sanitaire du territoire, la lutte contre les déserts médicaux ou encore l’entretien et l’équipement des CHU. Un rôle plus large leur serait aussi donné à travers « la politique des 4E » définie par Renaud Muselier, président de Régions de France : économie, emploi, Europe et environnement.

 

Renaud Muselier, président de Régions de France : « Il faut avoir une réponse politique pour éviter toute crise politique »
01:10

 

Après 1982 et 2003, les territoires alertent l’État sur l’urgence d’un « acte III » de la décentralisation et demandent aussi davantage de moyens au gouvernement pour faire face à la crise économique.

Ses représentants espèrent même aboutir sur la création d’un « modèle à la française, qui ne soit pas le modèle fédéral allemand, ni le modèle provincial à l’italienne ou à l’espagnole », selon François Baroin. 

Partager cet article

Dans la même thématique

Décentralisation : « Territoires Unis » haussent le ton envers l’exécutif
5min

Politique

Mercosur : le Sénat appelle l'exécutif à saisir la Cour de justice de l’Union européenne

Alors que le traité de libre échange pourrait être ratifié samedi par la présidente de la Commission européenne, la France a réaffirmé ce week-end son rejet du texte en l’état. Après l’Assemblée nationale fin novembre, c’est au tour du Sénat de se prononcer à l’unanimité sur une proposition de résolution visant à demander au gouvernement de saisir la Cour de justice de l’Union européenne pour vérifier la conformité de l’accord.

Le

French President Emmanuel Macron Meets Readers in Marseille to Discuss Democracy and Social Media
5min

Politique

Narcotrafic et plan « Marseille en grand » : ce qu’il faut retenir de la visite d’Emmanuel Macron dans la cité phocéenne

Nouvelle visite du chef de l’Etat dans sa ville de cœur. Après s’être rendu ce matin sur la tombe de Mehdi Kessaci, assassiné par des narcotrafiquants, Emmanuel Macron a annoncé une salve de mesures pour lutter contre le narcotrafic qui gangrène Marseille. Entre une rencontre avec les lecteurs de la Provence, l’inauguration d’un commissariat et la visite du chantier de la gare, Emmanuel Macron a aussi défendu le bilan de son plan « Marseille en grand ».

Le

Déclaration de politique générale et avenir de la Nouvelle Calédonie en séance au Sénat ce 15 octobre
2min

Politique

Budget : qui sont les sénateurs qui participeront à la commission mixte paritaire ?

Outre le président PS et rapporteur général LR de la commission des finances, Claude Raynal et Jean-François Husson, seront présents en CMP les sénateurs LR Christine Lavarde et Stéphane Sautarel, qui suit les collectivités, ainsi que le centriste Michel Canévet et le sénateur Horizons Emmanuel Capus, qui ont défendu plus d’économies durant les débats. Pour le PS, on retrouve le chef de file du groupe, Thierry Cozic.

Le