Décès de Christian Poncelet, ancien président du Sénat qui a traversé la Ve République

Décès de Christian Poncelet, ancien président du Sénat qui a traversé la Ve République

L’ancien président UMP du Sénat est décédé ce vendredi. Il a présidé la Haute assemblée 10 ans. Il est resté sénateur 37 ans et président du conseil général des Vosges 39 ans. Une longue carrière pour cet homme qui assumait son fort caractère.
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Il avait quitté les murs du Palais du Luxembourg en 2014. Il s’est aujourd’hui éteint. Christian Poncelet, ancien président RPR puis UMP du Sénat, de 1998 à 2008, est décédé ce vendredi, à l’âge de 92 ans, a annoncé L’Est républicain. Une information confirmée par l’AFP.

Il est resté sénateur des Vosges 37 années au total. Une longévité qui n’a plus d’égal dans la vie politique actuelle. Cette figure de la Ve République semblait même, en 2014, prêt à se représenter pour un dernier mandat, avant de finalement laisser la place. Difficile d’arrêter la politique quand c’est l’histoire d’une vie, commencée à Blaise, dans les Ardennes, en 1928.

Grande longévité politique

Conseiller général pas moins de 52 ans, il a longtemps cumulé ses fonctions avec la présidence du conseil général des Vosges, de 1976 à 2015, soit 39 ans. Son dernier mandat, avant de terminer ses jours dans une maison de retraite de Remiremont, où il a été maire, de 1983 à 2001.

Au Sénat, il occupe la fonction importante de président de la commission des finances. Il y a la main sur la réserve parlementaire, aujourd’hui disparue, lui donnant du poids parmi ses collègues. Les présidents de commission des finances bénéficiaient d’une réserve plus importante, source de financement pour des projets locaux bien choisis.

« Il aimait répéter qu’il avait adopté le dernier budget en équilibre, en 1975 »

A la présidence de la Haute assemblée, il cherche à réaffirmer le rôle du bicamérisme. Il modernise le Sénat en ouvrant davantage les portes. Il relance le Musée du Luxembourg, instaure les expositions photos sur les grilles du jardin du Luxembourg et crée Public Sénat. « C'est lui qui a rendu possible La chaîne parlementaire, donc Public Senat. Du jour où il m'a nommé et renommé, il a tenu sa parole de me laisser l'indépendance totale, les moyens et son soutien » a réagi avec émotion Jean-Pierre Elkabbach, premier président de la chaîne. Exprimant sa tristesse, il salue « une grande figure de la République ».

Mais au fil du temps, l’augmentation des frais de communication et de réception sont aussi pointés du doigt. La fin de la présidence Poncelet sera entachée notamment par l’affaire de son appartement de fonction de 200 mètres carrés, mettant à mal l’image de l’institution.

Christian Poncelet a connu à peu près tous les postes que peut offrir une vie politique. Député, élu la première fois en 1962, député européen, conseiller régional, il a été, sous Valéry Giscard d'Estaing, secrétaire d’Etat chargé des Affaires sociales, de la Fonction publique, des Relations avec le Parlement ou encore chargé du Budget. « Il aimait répéter qu’il avait adopté le dernier budget en équilibre, en 1975 » rappelle Gérard Longuet, sénateur LR de la Meuse et ancien ministre. « Le poste que j’ai beaucoup aimé, qui était de loin le plus difficile, c’est d’être au budget. Car à l’époque, le ministre délégué au Budget avait des pouvoirs très forts. (…) Je recevais tous les ministres pour nous efforcer d’avoir un budget en équilibre » racontait Christian Poncelet (voir le sujet vidéo de Marie Bremeau).

« Je n’ai pas toujours bon caractère »

Ce gaulliste avait du caractère. A l’image de cette scène, en 2009, quand des sénateurs UMP s’interpellent dans les couloirs du Sénat au sujet de la suppression de la taxe professionnelle. Christian Poncelet intervient, et lance, « il y en a marre. On vote ou on ferme sa gueule ! »

Après le décès de Philippe Seguin, en 2010, il le disait lui-même (à voir à 3’22 dans la vidéo) : « Comme il a dit du caractère, et que moi aussi, j’ai du caractère – certains même ajoutent que je n’ai pas toujours bon caractère – et bien, on s’affrontait. Mais ça ne touchait à rien à la profondeur et à la sincérité de ses sentiments. Et pour preuve, j’ai reçu, en rentrant des Vosges, à Paris, ses vœux, très affectueux, où il terminait "bien à toi et à bientôt". Ainsi va la vie. C’est dur parfois ».

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