« Nous demandons à nos troupes d’intervenir partout, il faut leur donner les moyens de cette mobilisation », réclame Jean-Pierre Raffarin. « Dans un contexte de plus en plus dangereux » comme le souligne le rapport, « les besoins de nos armées sont croissants ». D’où la nécessité d’adopter « vite » une nouvelle loi de programmation militaire. Et ce dès 2018, réclament les sénateurs, ce qui impliquerait un dépôt du projet de loi à l’automne 2017.
« Deux milliards d’euros supplémentaires par an »
Il s’agirait de consentir à un effort supplémentaire de l’ordre de « deux milliards d’euros supplémentaires par an », afin de porter le budget de la Défense à 2% du PIB. En 2016, il représentait 1,79% du PIB. « Ce seuil n’a guère de valeur en soi », précisent les auteurs du rapport, mais « un rôle mobilisateur ».
30 000 soldats des forces françaises sont mobilisés en France et dans le monde. Insuffisant compte tenu « des graves menaces pensant sur notre territoire, nos concitoyens et nos intérêts » précisent Jean-Pierre Raffarin et Daniel Reiner. Or renforcer les forces opérationnelles implique des moyens supplémentaires. Et ce ne sont pas les seuls besoins pour assurer la défense française. « Le sur-engagement conduit à une usure accélérée des hommes comme des matériels », pointe le rapport. Autres investissements nécessaires, ceux liés aux « exigences propres à la guerre moderne », comme la cybersécurité.
Maintenir la force de dissuasion militaire
Outre les besoins de court terme, il est « indispensable » de maintenir notre force de dissuasion nucléaire sur le long terme. Le budget alloué à ce poste de dépense devra avoir « quasiment doublé » à l’horizon 2025 par rapport à 2013, recommandent les sénateurs.
Jean-Pierre Raffarin et Daniel Reiner ont également mis en garde contre l’instauration d’un nouveau service national universel et obligatoire, souhaitée par Emmanuel Macron. Selon eux, le coût serait « très élevé, jusqu’à 30 milliards sur 5 ans ». C’est « un projet de société bien plus qu’un enjeu de défense », ajoutent-ils pour dissuader l’exécutif de plomber le budget de la Défense avec un tel dispositif : « Cela ne doit pas « tuer dans l’œuf » la remontée en puissance des moyens des armées » telle qu’organisées dans leur rapport.