Défense : Mélenchon veut sortir de l’OTAN et parler avec la Russie
Sortie de l’OTAN, conférence des frontières, service national obligatoire et piques à ses concurrents  de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon présentait, ce vendredi, son projet de Défense.

Défense : Mélenchon veut sortir de l’OTAN et parler avec la Russie

Sortie de l’OTAN, conférence des frontières, service national obligatoire et piques à ses concurrents  de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon présentait, ce vendredi, son projet de Défense.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Dans les locaux de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), Jean-Luc Mélenchon a présenté son programme « Défense et géopolitique » sobrement intitulé « Une France indépendante au service de la Paix ». Le hasard du calendrier a voulu que François Fillon présente au même moment son propre projet Défense. Les deux candidats à l’élection présidentielle ont même poussé la similitude jusqu’à user des mêmes éléments de langage pour moquer la proposition d’un service national d’un mois prôné par Emmanuel Macron. « La colonie de vacances » pour Jean-Luc Mélenchon, des « centres aérés » où les jeunes pourront « gambader » pour le candidat LR.

Mélenchon se moque du service national proposé par Macron: "une colonie de vacances"
00:33

Le leader de la France Insoumise estime qu’une telle proposition conduit à se « moquer » des jeunes. « Vous pouvez leur demander, l’impôt du temps, vous pouvez leur demander des sacrifices, vous pouvez  leur demander de la volonté, ils y sont prêts » a-t-il estimé. En conséquence, Jean-Luc Mélenchon propose  un service national obligatoire d’une durée comprise entre neuf et douze mois pour les 18-25 ans. Les jeunes concernés pourront effectuer leur service dans le civil ou le militaire en échange « d’une allocation d’autonomie équivalente au SMIC ».

Autre mesure choc du candidat de la France Insoumise : le retrait immédiat de la France du commandement intégré de l’OTAN. « Il n’y a personne en Europe, à part votre serviteur, qui dit que l’avenir de la Défense (…) est de sortir de l’OTAN et de sortir de cet engrenage militaire. Personne ! Et par conséquent, aucun de mes concurrents à l’élection présidentielle » a-t-il martelé ajoutant que faire partie de l’OTAN se résumait à l’heure actuelle, à vouloir faire la guerre avec les Russes.

Souvent critiqué pour une forme de mansuétude à l’égard du Kremlin, Jean-Luc Mélenchon a rappelé que le général de Gaulle s’était entendu avec Staline et Mao, « par conséquent, je m’entendrai avec  Vladimir Poutine pour éviter la guerre » a-t-il affirmé.

Sur l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, le candidat à l’élection présidentielle a souligné que « la fin de l'URSS n'a donné lieu à aucune négociation sur la réorganisation de ce qu'était l'ancien empire soviétique ». « Pendant la période qui a suivi (...), on a menti et trompé tous ceux avec qui on parlait: on leur avait dit que l'OTAN ne s'étendrait pas jusqu'aux frontières de la Russie et tout aussitôt, on a fait le contraire ». Jean-Luc Mélenchon souhaite que la question des frontières  fasse l’objet d’une « conférence » et en a profité pour répondre à Benoît Hamon qui  avait jugé cette idée « extrêmement dangereuse », lors du débat du 20 mars. Il y a  « des esprits simples qui croient que (les frontières) sont fixées et qu'il suffit ensuite de courir le long en poussant des hurlements sur l'intangibilité pour que la question soit réglée ».

mélenchon: plaide pour une conférence sur la question des frontières
00:45

Jean-Luc Mélenchon a qualifié de « pacifique » sa politique de Défense et estime que la raréfaction des ressources et le changement climatique vont multiplier les sources de tensions.  Souhaitant « faire de la Chine un partenaire privilégié » il plaide également pour une diplomatie altermondialiste, de coopération politique entre  pays francophones.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le

Défense : Mélenchon veut sortir de l’OTAN et parler avec la Russie
2min

Politique

Assassinat du petit frère d’Amine Kessaci : revoir le documentaire sur le combat contre le narcotrafic du militant marseillais 

Mehdi, le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. En 2020, c’est l’assassinat de son grand frère Brahim, qui avait conduit le jeune garçon à s’engager en politique. Son parcours est le sujet du documentaire « Marseille, des larmes au combat », Anaïs Merad, à revoir sur Public Sénat.

Le

Défense : Mélenchon veut sortir de l’OTAN et parler avec la Russie
3min

Politique

Projet de loi anti-fraudes : « C’est un objet politique qui vise essentiellement à montrer du doigt la fraude sociale »

Invités sur le plateau de Parlement Hebdo, le sénateur Bernard Jomier (Place Publique) et le député Sylvain Berrios (Horizons) sont revenus sur le projet de loi pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales, examiné par la Chambre haute depuis mercredi. La majorité rassemblant les élus de la droite et du centre au Sénat ont affermi le texte en commission, y ajoutant une batterie de mesures qui ne fait pas consensus.

Le