Le déficit public a été rehaussé de 2,8 % à 3,2 % du PIB l’an prochain, tenant compte des annonces d’Emmanuel Macron sur le pouvoir d’achat. Le gel de la CSG pour des retraités, l’annulation de la hausse de la taxe carbone, l’extension de la prime d’activité et la défiscalisation des heures supplémentaires vont coûter 10,3 milliards d’euros. « Le déficit de la France, tel qu’il est présenté aujourd’hui, devrait être de 3,2% en 2019. Les données qui nous parvenues sont sérieuses » affirme Pierre Moscovici. Il ajoute : « 3,2% c’est déjà un chiffre élevé. C’est au-dessus des 3% et la France sera la seule en 2019 à repasser les 3% en 2019. Je veux souligner un facteur atténuant : à l’intérieur des 3%, il y a 0.9 point qui corresponde au transfert du CICE, ce qui fait que le déficit sous-jacent est à 2,3 %.
La France pourra-t-elle repasser sous la barre des 3% en 2020 ? Le commissaire européen répond : « Je le pense et il le faut. Un pays peut passer au-dessus des 3% sur un an mais ne peut pas être deux ans de suite au-dessus de 3% car on rebascule dans une procédure de déficit excessif. Dès lors que ce dépassement est temporaire et limité, il est acceptable (…) A 3,2% on va sans doute se rapprocher des 100% de dette publique et la France ne peut pas vivre durablement avec une dette publique qui soit élevée. »
Le gouvernement va également accorder une hausse des salaires des policiers qui pourrait atteindre en moyenne entre 120 et 150 euros nets supplémentaires par mois. Pierre Moscovici comprend mais précise qu’il faut garder le sens de la mesure : « Je n’ai pas à m’immiscer dans la politique intérieure française et dans les choix faits. Je le répète, les 3,2% de déficit me paraisse documentés et justifiés. C’est limité et exceptionnel et ça doit le rester. Il faut garder ce sens de la mesure. Je comprends la détresse des gardiens de la paix mais il faut que tout cela soit maitrisé. »