Déficit public : « Si Bruno Le Maire cherche de nouvelles recettes fiscales, il peut rétablir l’ISF », affirme Adrien Quatennens

Alors que l’INSEE a réévalué le déficit public à 5,5%, contre les 4,9 prévues par le gouvernement, les critiques se renforcent contre la politique budgétaire du gouvernement. Adrien Quatennens, député la France insoumise du Nord, tacle des croyances économiques inopérantes.
Henri Clavier

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Ça fait sept ans que Bruno Le Maire est aux manettes et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il s’est trompé, voire même qu’il a menti aux parlementaires », assène le député LFI du Nord. Ce dernier estime que « ce que Bruno Le Maire veut faire, ça n’a aucun sens économiquement ». Soucieux de respecter les règles budgétaires européennes, qui prévoient un déficit inférieur ou égal à 3 % du PIB, le ministre de l’économie et des finances avait déjà annoncé plusieurs réductions budgétaires. L’objectif annoncé était de respecter la trajectoire de réduction des finances publiques françaises en atteignant, en 2027, un déficit public inférieur à 3 % du PIB.

 

LIRE AUSSI : Déficit public : comment expliquer l’important dérapage en 2023 ?

 

« La crédibilité de la France n’est pas en cause vis-à-vis de nos partenaires »

 

« La politique qui est menée disconvient », tranche le député insoumis qui souhaite rompre avec l’utilisation du niveau de dette publique pour réduire le budget de l’Etat. « La dette est un formidable élément de chantage », considère Adrien Quatennens. « La crédibilité de la France n’est pas en cause vis-à-vis de nos partenaires », estime le député insoumis qui considère donc que le danger de la dette est largement surévalué. Par ailleurs, l’élu du Nord remet en cause la pertinence d’un déficit public ne dépassant pas les 3 %. « Ils ont mis 3 % ça aurait pu être 5 ou 6 […] Supportez qu’on remette en cause la règle », argumente Adrien Quatennens.

 

« C’est la politique du gouvernement [qui] est en cause »

 

Si Adrien Quatennens reconnaît que « la situation du pays est très difficile », ce dernier juge que « c’est la politique du gouvernement [qui] est en cause ». Il cible notamment la théorie du ruissellement et le refus d’augmenter ou de créer de nouveaux impôts, règle d’or des gouvernements d’Emmanuel Macron.  « Le choix qui a été fait par ce gouvernement depuis sept ans est de faire des cadeaux massifs aux plus riches de ce pays en espérant que cela bénéficie à toute l’économie, or, on voit que ce n’est pas le cas », juge Adrien Quatennens.

 

Le député insoumis appelle le gouvernement à chercher de nouvelles recettes plutôt que de chercher de nouvelles économies. « Si Bruno Le Maire cherche de nouvelles recettes fiscales, il peut rétablir l’ISF, supprimer la flat tax, lutter véritablement contre la fraude fiscale », propose Adrien Quatennens.

 

La possibilité d’une motion de censure

 

Adrien Quatennens lance d’ailleurs un avertissement au gouvernement, rappelant que la pression s’intensifie et que désormais « il y a des majorités politiques à l’Assemblée nationale pour voter des nouvelles recettes ». La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet s’est récemment exprimée en faveur d’une taxation des superprofits. Une nécessité pour Adrien Quatennens qui prévient qu’une motion de censure pourrait être prochainement déposée ou votée. « Oui, nous sommes prêts à la déposer et pourquoi pas voter la motion de censure que d’autres déposeraient. Il est temps de censurer ce gouvernement, il est temps de changer de politique », affirme le député insoumis.

Partager cet article

Dans la même thématique

Déficit public : « Si Bruno Le Maire cherche de nouvelles recettes fiscales, il peut rétablir l’ISF », affirme Adrien Quatennens
5min

Politique

Mercosur : le Sénat appelle l'exécutif à saisir la Cour de justice de l’Union européenne

Alors que le traité de libre échange pourrait être ratifié samedi par la présidente de la Commission européenne, la France a réaffirmé ce week-end son rejet du texte en l’état. Après l’Assemblée nationale fin novembre, c’est au tour du Sénat de se prononcer à l’unanimité sur une proposition de résolution visant à demander au gouvernement de saisir la Cour de justice de l’Union européenne pour vérifier la conformité de l’accord.

Le

French President Emmanuel Macron Meets Readers in Marseille to Discuss Democracy and Social Media
5min

Politique

Narcotrafic et plan « Marseille en grand » : ce qu’il faut retenir de la visite d’Emmanuel Macron dans la cité phocéenne

Nouvelle visite du chef de l’Etat dans sa ville de cœur. Après s’être rendu ce matin sur la tombe de Mehdi Kessaci, assassiné par des narcotrafiquants, Emmanuel Macron a annoncé une salve de mesures pour lutter contre le narcotrafic qui gangrène Marseille. Entre une rencontre avec les lecteurs de la Provence, l’inauguration d’un commissariat et la visite du chantier de la gare, Emmanuel Macron a aussi défendu le bilan de son plan « Marseille en grand ».

Le

Déclaration de politique générale et avenir de la Nouvelle Calédonie en séance au Sénat ce 15 octobre
2min

Politique

Budget : qui sont les sénateurs qui participeront à la commission mixte paritaire ?

Outre le président PS et rapporteur général LR de la commission des finances, Claude Raynal et Jean-François Husson, seront présents en CMP les sénateurs LR Christine Lavarde et Stéphane Sautarel, qui suit les collectivités, ainsi que le centriste Michel Canévet et le sénateur Horizons Emmanuel Capus, qui ont défendu plus d’économies durant les débats. Pour le PS, on retrouve le chef de file du groupe, Thierry Cozic.

Le