Dégradation du mémorial de la Shoah : « Nous ne pouvions pas dire que c’est un évènement de plus », réagit Gérard Larcher

Le président du Sénat et la présidente de l’Assemblée nationale se sont rendus ce 2 juin devant le mur des Justes, au mémorial de la Shoah à Paris, profané par des jets de peinture verte ce week-end. « La République n’admet jamais qu’on puisse appeler à la haine de l’autre », a fait savoir Gérard Larcher.
Rédaction Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Manifester l’unité du Parlement et donc de la République, par leur présence commune, après des dégradations visant des bâtiments de la communauté juive, qu’ils ont fermement condamnées. La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et le président du Sénat se sont rendus ensemble ce lundi 2 juin, en fin d’après-midi au mémorial de la Shoah, dans le centre de Paris. Le mur d’enceinte, qui rend hommage aux Justes, ces personnes qui ont mis en danger leurs jours pour sauver des juifs, a été aspergé dans la nuit de vendredi à samedi de peinture verte, tout comme trois synagogues et un restaurant.

Aucun message ni revendication n’a été découvert sur les lieux pris pour cible, mais l’évènement rappelle les mains rouges taguées sur le mur des Justes, au mémorial de la Shoah, en mai 2024. Trois ressortissants étrangers, soupçonnés d’avoir commis ces actes, ont été interpellés ce lundi.

Les deux représentants des deux chambres parlementaires, marqués par la gravité de ces dégradations, ont pris la parole pour les condamner. Gérard Larcher a rappelé qu’un « respect immense » était dû aux Justes. « Ils sont notre conscience, dans cette période où nous voyons monter la perte du vivre ensemble, les haines, l’antisémitisme, qui n’est pas notre seul combat, mais un combat majeur. Nous ne pouvions pas dire, allez c’est un évènement de plus. Nous voulions le démontrer ainsi. » Le président du Sénat a ajouté que ces actes de dégradation étaient « strictement insupportables ». « La République n’admet jamais qu’on puisse appeler à la haine de l’autre », a-t-il ajouté.

La présidente de l’Assemblée nationale n’exclut pas une nouvelle grande marche contre l’antisémitisme

« Nous nous mobilisons à chaque fois pour faire vivre les valeurs de la République et rappeler que la France, ce n’est pas la haine de l’autre […] Il est important de rappeler à chacun qu’il est chez lui dans la République, qu’il est protégé par les autorités, les institutions que nous représentons », a déclaré à son tour son homologue de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet. La présidente a par ailleurs qualifié d’ « absolument épouvantable » l’assassinat d’un Tunisien dans le Var ce samedi. Selon le procureur, le mis en cause a diffusé « avant et après son passage à l’acte, deux vidéos sur son compte d’un réseau social au contenu raciste et haineux ». « Ça, nous ne pouvons pas le tolérer », a martelé Yaël Braun-Pivet.

Les deux présidents des assemblées avaient déjà affiché leur cohésion et leur solidarité en novembre 2023 en organisant une grande marche contre l’antisémitisme. « Rien n’est jamais exclu », a précisé la présidente de l’Assemblée nationale, interrogée sur la possibilité de réitérer cet évènement, qu’elle décrit comme son « plus beau souvenir politique personnel ». « On ne s’habituera jamais à cela », a prévenu Gérard Larcher.

A l’approche du 120e anniversaire de la loi sur la séparation des Eglises et de l’Etat, le sénateur des Yvelines a conclu son intervention par une formule d’Aristide Briand, le député socialiste qui était le rapporteur du projet de loi. « La loi doit protéger la foi à condition que la foi n’entende pas dicter la loi ». « On a besoin de le prendre tous ensemble, pour la République », a-t-il conclu.

Dans la même thématique

Dégradation du mémorial de la Shoah : « Nous ne pouvions pas dire que c’est un évènement de plus », réagit Gérard Larcher
6min

Politique

Municipales à Paris, Lyon et Marseille : le Sénat dit non à la réforme du scrutin proposée par les macronistes

Le bloc central a essuyé un revers de taille ce mardi au Sénat, où sa réforme du scrutin municipal pour les villes de Paris, Lyon et Marseille a été rejetée par les groupes de gauche, mais s’est aussi heurtée à l’opposition de la droite sénatoriale, qui soutient pourtant le gouvernement. De nombreux élus estiment que ce texte a été pensé pour préparer le terrain à une alternance dans la capitale en 2026.

Le

Paris: Point Presse Les Republicains apres reunion avec F. Bayrou sur le scrutin a la proportionnelle
10min

Politique

En agitant la menace de sa démission, Bruno Retailleau met une « pression très forte sur le premier ministre » pour avoir la peau de la proportionnelle

Avec sa double casquette de ministre et de président des LR, Bruno Retailleau laisse planer la menace d’une démission si François Bayrou va au bout sur le mode de scrutin proportionnel, qu’il rêve d’instaurer. « Il ne s’agit pas de bluff », assure Mathieu Darnaud, à la tête des sénateurs LR. Mais à droite, on reconnaît que « les Français ne comprendraient pas une démission sur ce sujet ». Pour le ministre, il s’agit de ne pas rater sa sortie.

Le