Demandeurs d’asile: Le Roux tacle la proposition de Fillon
Le ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux, a vivement critiqué jeudi la proposition de François Fillon, candidat de la droite à l...

Demandeurs d’asile: Le Roux tacle la proposition de Fillon

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux, a vivement critiqué jeudi la proposition de François Fillon, candidat de la droite à l...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux, a vivement critiqué jeudi la proposition de François Fillon, candidat de la droite à l'élection présidentielle, de placer en rétention des demandeurs d'asile, y voyant l'application d'une "loi des suspects".

"Il y a au fond deux philosophies différentes, deux façons de concevoir l'asile", a jugé M. Le Roux, lors d'une visite à l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides).

"D'un côté, ceux pour qui l'asile est un droit et un devoir", en tant que "symbole de ce que nous sommes: une République fière de ses principes universels." "Et puis, il y a ceux qui considèrent que l'asile est un mal, une ruse ou un fardeau, ou peut-être un luxe. Ceux qui oublient que personne ne s'exile par plaisir et qui, au nom de cette conception, entendent appliquer aux demandeurs d'asile une véritable loi des suspects, au mépris de nos engagements internationaux, de la République, au mépris même de notre histoire et de notre identité", a-t-il ajouté.

Lors d'un meeting mercredi à Nice, M. Fillon a proposé de placer les demandeurs d'asile "en rétention administrative pendant l'examen de leur demande", pour une durée maximale qui sera portée "de 45 à 180 jours". En cas de rejet définitif, les demandeurs devront "impérativement être éloignés du territoire", selon ses propositions.

Dénonçant "ceux qui veulent remettre en cause le droit d'asile", M. Le Roux a martelé que "le droit d'asile, c'est la République".

"Cette fragilisation de l'asile ne sera pas la politique du gouvernement, ce ne sera pas les propositions qui seront faites pour flatter telle ou telle partie de l'opinion dans les prochaines semaines", a-t-il assuré.

Abordant le sort des mineurs de Calais transférés en Centres d'accueil et d'orientation (Caomis) après le démantèlement de la "Jungle", il a dit s'être entretenu avec son homologue britannique Amber Rudd et lui avoir demandé de "revoir les 300 dossiers" faisant l'objet d'un recours, mais sans fixer d'objectif chiffré.

"Je ne suis pas sur un chiffre, je suis sur une procédure juste. Je veux pouvoir retourner dans les Caomis en disant aux jeunes: il y a eu des procédures, les critères ont été respectés", a-t-il ajouté, estimant que l'examen des critères retenus par les Britanniques pour accueillir ces mineurs -- liens familiaux et/ou vulnérabilité -- avait été "très différent selon les équipes" sur place.

Pour les mineurs ne remplissant pas les critères, "tous les éléments pour leur donner un parcours de vie" en France doivent être déployés, au-delà de la seule protection. "Dans les Caomis, ils ont le sentiment d'avoir été trompés", a-t-il ajouté.

Des entretiens ont également été menés avec les Irlandais, qui avaient proposé d'accueillir 200 mineurs, a ajouté M. Le Roux, en regrettant que leur volonté "semble différer de l'engagement pris au Parlement" et tourne désormais autour de 40 à 50 personnes.

Partager cet article

Dans la même thématique

Demandeurs d’asile: Le Roux tacle la proposition de Fillon
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Demandeurs d’asile: Le Roux tacle la proposition de Fillon
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le