Plusieurs figures de l'écologie politique et anciens ministres ont salué mardi le "courage" de Nicolas Hulot qui a annoncé sa démission d'un gouvernement "livré aux lobbies", mais ont déploré "une mauvaise nouvelle" pour l'environnement.
"Il a eu du courage d'entrer dans ce gouvernement. Nicolas Hulot a essayé, c'est la fin d'une illusion", a déclaré l'eurodéputé EELV Yannick Jadot, mais "c'est une mauvaise nouvelle pour l'écologie" en raison d'Emmanuel Macron qui, selon lui, "a manipulé Nicolas Hulot comme il l’a fait avec Jean-Louis Borloo" et "reste le meilleur ami des lobbies".
"Chapeau à Nicolas Hulot d’avoir pris ses responsabilités en démissionnant d'un gouvernement libéral et anti-écologiste. Il ne pouvait plus servir de caution et avaler des couleuvres", a également salué sa camarade au Parlement européen Michèle Rivasi. "Puisse sa démission servir de déclic", a-t-elle appelé.
D'autres tirent également la sonnette d'alarme: "Nicolas Hulot annonce son départ du gouvernement par l’omniprésence des lobbies. L'écologie et les biens communs sont encerclés par les intérêts privés", a déploré le Secrétaire national EELV David Cormand.
"La démission de Nicolas Hulot est une très mauvaise nouvelle. Ceux qui s’en réjouissent se fourvoient", prévient l'ancienne ministre écologiste du Logement Emmanuelle Cosse. "Nous avons de quoi nous inquiéter sur les dossiers en cours : nucléaire et programmation de l’Energie, plan biodiversité, interdiction des pesticides", a-t-elle alerté.
"Les mesures qu'il a eu à prendre étaient des mesures dans le meilleur des cas faibles, et dans le plus mauvais contre-productives", a jugé l'ancienne ministre de l'Environnement Corinne Lepage sur BFMTV. "Je le dis avec d'autant plus de tristesse que j'étais un soutien d'Emmanuel Macron pendant la campagne, parce que j'étais convaincu que son intelligence lui permettait de percevoir l'urgence des enjeux, et je constate que je me suis trompée", a-t-elle déploré.
Quant au député LREM Mathieu Orphelin, issu des écologistes et proche de Nicolas Hulot, il a commenté un "électrochoc" et une "décision qui lui (Nicolas Hulot) ressemble beaucoup, pleine de sincérité, pleine de cohérence".
Il a en revanche écarté l'idée d'une "goutte d'eau" qui a poussé le ministre à la démission. "Sur la loi Agriculture et Alimentation (...) on a eu des avancées mais on aurait pu aller plus loin. Sur la programmation pluriannuelle de l'Energie, je crois qu'il a pu mesurer le poids des conservatismes, des lobbies sur la transition énergétique", a-t-il estimé.