Interrogé par Public Sénat ce midi sur la démission prématurée de Sébastien Lecornu, le président de l’UDI et président du groupe centriste au Sénat Hervé Marseille a expliqué les raisons qui ont conduit l’UDI à « reprendre son entière liberté » et retirer son soutien au gouvernement hier soir. La décision a été annoncée à 23 heures sur X via un communiqué de presse laconique, appelant à une « vraie rupture ».
« Je n’ai pas quitté le socle commun, j’ai quitté le soutien au gouvernement »
« Je n’ai pas quitté le socle commun, j’ai quitté le soutien au gouvernement, parce qu’il est apparu dès hier que les choix politiques faits par le Premier ministre nous plaçaient en dehors du périmètre de son gouvernement », a justifié le sénateur au micro de Public Sénat. « Nous avions deux ministres, Valérie Létard et Françoise Gatel, il s’est avéré que l’on a été remerciés sans ménagement et placés en dehors du gouvernement. On en a pris acte et tiré les conséquences. On ne va pas soutenir un gouvernement auquel on n’appartient pas, et avec un budget que nous ne connaissons pas, et qui contiendra certainement des mesures difficiles », a-t-il précisé.
Ce membre éminent de la majorité sénatoriale, composée des centristes et de LR, épargne ses partenaires, qui ont les premiers menacé Sébastien Lecornu d’abandonner le navire, hier soir. « A partir du moment où mes collègues de LR avaient annoncé par la voix de Bruno Retailleau qu’ils se réunissaient parce que le gouvernement ne reflétait pas l’état de l’opinion et ce qu’ils en attendaient, il y avait de fortes présomptions pour qu’ils quittent le gouvernement. Le Premier ministre a tiré les conséquences de cette situation », a-t-il analysé.
« Il faut trouver des solutions, entre le bloc central et les socialistes, il en va de l’avenir du pays »
Le centriste se dit cependant « ouvert » et appelle à trouver une solution. « Derrière toutes ces palinodies, il y a un pays, un manque de visibilité pour nos entreprises, une situation internationale extrêmement complexe », alerte-t-il.
Mais à l’heure où de nombreux responsables politiques réclament une nouvelle dissolution, voire la démission ou la destitution du Président de la République, Hervé Marseille préférerait la nomination d’un nouveau Premier ministre, au risque de repartir pour un tour de manège. « Je fais partie de ceux qui pensent que la dissolution n’apporte rien, sinon une complexification supplémentaire », explique-t-il au micro de Stéphane Duguet.
Le centriste en appelle à la « responsabilité » des groupes parlementaires du Sénat et de l’Assemblée nationale. Comme il l’a déjà fait auparavant, Hervé Marseille recommande d’aller chercher du côté de la gauche sociale-démocrate : « Il faut trouver des solutions, entre le bloc central et les socialistes, il en va de l’avenir du pays », prescrit-il. Une solution que, pour l’instant, Emmanuel Macron n’a jamais vraiment mise en œuvre.