Politique
Dans un communiqué de presse, l’organisation patronale justifie cette décision par la volonté de contribuer à « l’apaisement du pays », quelques heures après la démission du Premier ministre et de son gouvernement.
Le
Par Aglaée Marchand
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Sébastien Lecornu restera dans l’histoire comme le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République, et avec lui, son gouvernement, le plus court depuis plus d’un siècle. Après seulement 27 jours à Matignon, l’ancien ministre des Armées a remis ce matin sa démission à Emmanuel Macron, aux alentours de 9 heures, alors qu’il nommait ses ministres pas plus tard qu’hier soir. Si une large part d’entre eux étaient déjà présents aux côtés de François Bayrou, et continuaient ainsi à gérer les affaires courantes depuis sa chute, six nouvelles têtes faisaient leur rentrée, ou leur retour : Bruno Le Maire, Roland Lescure, Éric Woerth, Naïma Moutchou, Marina Ferrari et Mathieu Lefèvre. Mais un gouvernement de moins de 24 heures aura-t-il droit à des avantages ?
Sur le papier, les ministres et Premiers ministres ont droit à une pension qui dépend de la durée de leurs fonctions. Ils perçoivent, pendant trois mois, une indemnité de départ équivalente à leurs salaires en tant que ministres, soit 10 000€ par mois pour les ministres et 16 000€ pour les locataires de Matignon, à condition de ne pas avoir retrouvé d’emploi ou de siège parlementaire. Bien que leur mandat n’ait duré que quelques heures, leur nomination a été publiée au Journal officiel dimanche 5 octobre, un peu avant 22 heures. Et ils sont considérés comme démissionnaires, donc en charge des affaires courantes, tant qu’un nouveau gouvernement ne sera pas nommé. Par ailleurs, les textes ne prévoient pas de durée minimum d’exercice pour pouvoir bénéficier des avantages destinés aux anciens ministres. Ainsi, dans une application stricte du droit, le versement de ces indemnités est envisageable, mais il reste encore au gouvernement de communiquer sur le sujet.
Du côté des Premiers ministres, certains privilèges existent aussi et concernent actuellement 17 anciens chefs de gouvernement. Ils peuvent obtenir une voiture avec chauffeur, accordée sur demande, bénéficier d’une protection policière, et avoir droit à un secrétaire particulier, mais seulement pendant dix ans et jusqu’à l’âge de 67 ans. Sébastien Lecornu pourrait donc y prétendre lui aussi, à condition également de ne pas avoir repris d’activité rémunérée.
Des privilèges toutefois rabotés. En effet, à peine arrivé à Matignon, Sébastien Lecornu avait acté la suppression « des avantages à vie » des ex-ministres, à compter du 1er janvier 2026, une mesure déjà adoptée au Sénat en janvier dernier. « On ne peut pas demander aux Français des efforts si ceux qui sont à la tête de l’État n’en font pas », justifiait-il dans un entretien accordé à Sud-Ouest.
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