Départ de Christian Estrosi de LR : « Bonne route et adieu » lâche Philippe Dallier

Départ de Christian Estrosi de LR : « Bonne route et adieu » lâche Philippe Dallier

Alors que le maire de Nice annonce, dans les colonnes du Figaro, qu’il quitte Les Républicains, les sénateurs de son ancienne famille politique évoquent une « décision de clarté », « sans surprise ».
Public Sénat

Par Marylou Magal avec François Vignal

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Ce n’était plus qu’une question de temps. Au lendemain de l’ « affaire Muselier » qui a secoué Les Républicains et entraîné le départ du maire de Toulon, Hubert Falco, une figure du parti claque également la porte. Dans une interview accordée au Figaro, le maire de Nice, Christian Estrosi annonce qu’il quitte le parti présidé par Christian Jacob avec l’ambition de travailler à la construction d’une nouvelle formation politique pour rassembler la droite et le centre. Un départ pressenti depuis la veille par nombre de ses anciens compagnons de route, suite à un violent désaccord autour de l’accord avorté entre LREM et LR pour les élections régionales en Paca. « Jamais je n’avais subi une telle violence dans mon parti », relate dans les colonnes du quotidien le maire de Nice, revenant sur la réunion de crise organisée par la Commission nationale d’investiture.

« Christian Estrosi était fou de rage à l’issue de la réunion », relate un participant. « Il est d’ailleurs clair que sa stratégie, comme celle d’Hubert Falco, a été de négocier le scalp de la région Paca en échange d’un fauteuil ministériel… ». Car la proximité de Christian Estrosi avec le président de la République en fait railler plus d’un chez Les Républicains. « Son départ n’est pas une surprise », commente le sénateur LR Alain Cadec. « C’est une suite logique de ses choix depuis plusieurs mois. Il a toujours été proche du président de la République, qu’il quitte LR ne me surprend absolument pas, et c’est d’ailleurs la meilleure des choses qu’il avait à faire, il ne fait que clarifier les choses. » « Christian Estrosi pense qu’en claquant la porte des Républicains il deviendra premier ministre », croit savoir une élue. « Qui peut croire une telle chose ? C’est de la naïveté. »

« Christian Estrosi fait une erreur d’analyse »

Et, si elle agace, la décision du maire de Nice était plus qu’attendue en interne.  « On s’y attendait », soutient le sénateur Stéphane Le Rudulier. « Vu les tensions qui existaient avec le parti, il a pris la bonne décision, je ne la cautionne pas pour autant, mais ce n’est pas une surprise. Dès lors qu’on ne se sent plus bien dans une famille politique il faut la quitter et comme pour Falco, ça a le mérite de la clarification. » Malgré tout, on reproche à Christian Estrosi son analyse de la situation, alors que le maire de Nice dénonce « la dérive d’une faction qui semble avoir pris en otage le parti ». « Je pense qu’il fait une erreur d’analyse par rapport à la ligne du parti », soutient Stéphane Le Rudulier.  « Car, plus que jamais, LR incarne la troisième voie face à Emmanuel Macron et Marine Le Pen. »

D’autres, comme le sénateur du Val d’Oise Sébastien Meurant, voient le départ de Christian Estrosi comme une bonne chose, considérant que sa place n’était plus parmi Les Républicains. « C’est une bonne chose, à partir du moment où Christian Estrosi a fait les yeux doux à Emmanuel Macron, c’est qu’il ne partage plus l’identité des Républicains. Je regrette d’ailleurs que LR n’ait pas présenté quelqu’un contre Christian Estrosi aux municipales car c’était déjà inscrit, ce sont des ambitions individuelles », commente le sénateur. Et certains, à l’instar du sénateur Philippe Dallier qui ne voit dans l’événement aucun fait marquant et se contente d’un : « Bonne route et adieu ».

 

 

Dans la même thématique

La commission mixte paritaire sur la loi d’orientation agricole est conclusive.
6min

Politique

Loi d’orientation agricole : en commission mixte paritaire, députés et sénateurs s’accordent sur un texte proche de celui voté au Sénat

À peine voté au Sénat, le projet de loi d’orientation agricole a fait l’objet d’un compromis en commission mixte paritaire. La nouvelle version du texte laisse la part belle à plusieurs mesures introduites par les sénateurs, notamment le principe de « non-régression » de la souveraineté alimentaire et la dépénalisation de certaines atteintes à la biodiversité. L’opposition dénonce un débat « au pas de charge ».

Le

« Cela va être serré » : l’avenir de Richard Ferrand au Conseil constitutionnel toujours très incertain avant ses auditions
7min

Politique

« Cela va être serré » : l’avenir de Richard Ferrand au Conseil constitutionnel toujours très incertain avant ses auditions

Chaque voix comptera pour le candidat d’Emmanuel Macron à la présidence du Conseil constitutionnel. Après l’avoir auditionné chacune à leur tour, les commissions des lois de l’Assemblée nationale et du Sénat décideront au cours d’un vote, qui s’annonce disputé, si elles confirment ou rejettent cette désignation. La droite sénatoriale fait part de ses doutes et ne donne pas de consigne de vote. Les députés du RN, qui détiennent aussi la clé du scrutin, maintiennent le suspense.

Le

Départ de Christian Estrosi de LR : « Bonne route et adieu » lâche Philippe Dallier
3min

Politique

Finances publiques : « Ce qui va être nouveau, c'est l’association que nous allons avoir des parlementaires », assure la ministre des comptes publics 

Invitée de la matinale de Public Sénat, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin s’est félicitée de l’adoption définitive des textes budgétaires. La ministre promet de poursuivre la trajectoire de réduction du déficit et d'associer plus largement les parlementaires dans le suivi des dépenses.

Le

Départ de Christian Estrosi de LR : « Bonne route et adieu » lâche Philippe Dallier
5min

Politique

LR : la campagne de Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez pour la présidence du parti officiellement lancée

L’élection du futur président des Républicains se tiendra les 17 et 18 mai. À la fois ministre et candidat, Bruno Retailleau assure que la guerre des chefs « ne viendra pas de lui ». En face, Laurent Wauquiez, qui espérait s’imposer naturellement à la tête du parti, répète que cette fonction n’est pas compatible avec l’agenda d’un ministre.

Le