Départ de X.Bertrand : « Ce n’est pas quand c’est difficile qu’il faut partir » affirme Retailleau
L’élection de Laurent Wauquiez, et le départ immédiat de Xavier Bertrand, ont été accueillis avec prudence par les sénateurs LR qui attendent désormais le « rassemblement » de la famille politique.

Départ de X.Bertrand : « Ce n’est pas quand c’est difficile qu’il faut partir » affirme Retailleau

L’élection de Laurent Wauquiez, et le départ immédiat de Xavier Bertrand, ont été accueillis avec prudence par les sénateurs LR qui attendent désormais le « rassemblement » de la famille politique.
Public Sénat

Par Thomas Leroy (Images : Cécile Sixou)

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L’électricité est de retour dans le groupe LR du Sénat. L’élection, sans surprise de Laurent Wauquiez à la tête du parti, et le départ, lundi soir, de Xavier Bertrand, ont rouvert les fractures internes. Au Palais du Luxembourg, ceux qui ne suivent pas forcément la ligne du nouveau chef serrent les dents. « La démocratie s’est exprimée. On va travailler avec la majorité » lâche, dans un sourire un peu crispé, le président de la commission des affaires sociales Alain Milon, ex-soutien de François Fillon. « Tout reste à faire et, au contraire, Laurent a tout à prouver » confirme sa collègue Sophie Primas, elle aussi proche de l’ancien candidat à l’élection  présidentielle. « C’est lui qui a été choisi pour faire ce rassemblement. Maintenant, il ne faut pas des déclarations d’amour, il faut des actes. » De son côté, le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, plaide aussi pour le rassemblement des différentes tendances. « On clôt une période qui a été difficile » rappelle-t-il. « Il faut maintenant reconstruire pour transformer cette victoire personnelle en victoire collective. »

Mais la porte claquée par Xavier Bertrand fait mauvais genre dans cette volonté d’unité. Pourtant, aucun sénateur ne soutient la démarche du président des Hauts-de-France.  « On ne doit jamais quitter la famille et toujours se battre pour la famille, quelles que soient les conditions, quelles que soient les conséquences. Même si on n’est pas d’accord. A l’extérieur, on ne pèse pas gros » rappelle Alain Milon. « Ce n’est pas quand c’est difficile qu’il faut partir. Au contraire, il faut rester à bord et affronter l’adversité » confirme Bruno Retailleau qui critique les « querelles d’égos » dans son parti.

Départ de Xavier Bertrand : "Il ne faut jamais quitter la famille" explique Milon
00:10

Plus sévère, Sophie Primas estime que ce départ est « le fruit, peut-être moins d’une pensée que d’une ambition sur 2022. C’est dommage car Xavier Bertrand, c’est quelqu’un qui compte dans notre mouvement. Il aurait pu participer au rééquilibrage et au rassemblement de forces différentes. On fera sans » tranche-t-elle.

Départ de Xavier Bertrand : "le fruit, peut-être moins d’une pensée que d’une ambition sur 2022"
00:23

Même son « ami personnel », le sénateur du Nord, Marc-Philippe Daubresse, regrette le départ de l’ancien ministre. « Je pense qu’il a fait une erreur et je lui ai dit » explique-t-il. « J’ai vu Laurent Wauquiez » explique celui qui « fait partie de l’aile centriste » des Républicains. « Il va me charger de l’élaboration de la nouvelle politique sociale. Il ne va pas charger quelqu’un de très à droite » assure-t-il. « Dans le discours, sur le côté régalien, c’est-à-dire l’immigration, l’identité nationale, la sécurité, la lutte contre le terrorisme, je retrouve les accents et même les mots de ce que disait Nicolas Sarkozy lorsqu’il était président de la République. Et si mes souvenirs sont bons, Xavier Bertrand était secrétaire générale de l’UMP et défendait cette position. Je pense que c’est plus un problème d’homme que de ligne. » Au Sénat, le mot d’ordre est donc l’unité. Pour l’instant.

Départ de Xavier Betrand : "je pense qu'il a fait une erreur" juge Daubresse
01:03

Partager cet article

Dans la même thématique

Départ de X.Bertrand : « Ce n’est pas quand c’est difficile qu’il faut partir » affirme Retailleau
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Départ de X.Bertrand : « Ce n’est pas quand c’est difficile qu’il faut partir » affirme Retailleau
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le