Invité de la matinale de Public Sénat, Mathieu Darnaud, président du groupe Les Républicains au Sénat, a répété ce jeudi que son parti ne participerait pas à « un gouvernement dont le Premier ministre serait de gauche et porterait le programme du Nouveau Front populaire ». Le responsable pointe « l’irresponsabilité » des forces politiques qui ont voté la censure.
Départ des forces occidentales d’Afghanistan, un « immense gâchis » pour le sénateur LR Alain Joyandet
Par Flora Sauvage
Publié le
Alors qu’un guichet unique « spécial » doit ouvrir ses portes, lundi 30 août, à Paris pour enregistrer les demandes d’asile des Afghans évacués de Kaboul, plus de 2500 ressortissants du pays ont rejoint la France lors des opérations d’évacuation depuis la prise du pouvoir des Talibans le 15 août. Selon Jacques le Nay, président du groupe d’amitié France Afghanistan, il resterait encore « un millier de personnes que la France voudrait évacuer », mais il faut que les conditions soient réunies pour que l’on puisse assurer leur sécurité lors de leur acheminement vers l’aéroport de Kaboul.
LIRE AUSSI // En Afghanistan, les femmes attendent de savoir si elles vont être évacuées
Le pont aérien pourrait être prolongé
Si la plupart des pays Occidentaux se sont dépêchés de terminer les vols d’évacuation au lendemain de l’attaque aux abords de l’aéroport, la France via le secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Clément Beaune, a indiqué qu’elle pourrait poursuivre ses évacuations encore quelques jours, tout en annonçant le rapatriement de l’ambassadeur de France à Kaboul David Martinon.
LIRE AUSSI // Afghanistan : une nuit de chaos à Kaboul
Pour le sénateur En Marche des Hauts de Seine André Gattolin : « d’emblée s’affirme la faiblesse du pouvoir des Talibans car pour le moment il n’y a pas eu de réaction concernant le prolongement du pont aérien par les Etats Unis », à quelques jours de la date butoir du 31 août prévue pour le retrait des soldats américains du pays après 20 ans de guerre.
Joe Biden veut « faire payer » les auteurs de l’attaque
Le double attentat suicide qui visait les Etats Unis a provoqué la mort d’au moins 13 soldats américains et en a blessé dix-huit autres ce qui en fait l’attaque la plus meurtrière contre l’armée américaine en Afghanistan depuis 2011. A l’approche du vingtième anniversaire du 11 septembre 2001, visiblement empli d’émotion, le président des Etats-Unis Joe Biden a réagi en promettant de « pourchasser » et de « faire payer » les auteurs de l’attaque.
« Les Américains ont cru qu’ils pourraient démocratiser l’Afghanistan, mais au regard de la géographie de ce pays, et au vu de son organisation tribale, l’Afghanistan est ingouvernable », assure André Gattolin, membre de la commission des affaires étrangères. Si Jacques le Nay regrette une situation prévisible, « tous les travaux de notre groupe d’amitié cette année laissaient entendre que le départ des Américains allait aboutir sur l’arrivée des Talibans au pouvoir », le sénateur centriste du Morbihan est inquiet pour l’avenir de la population afghane.
Un « recul formidable de nos valeurs »
Alain Joyandet, sénateur LR de la Haute Saône et membre de la commission des affaires étrangères au Sénat va plus loin. Il estime que « c’est une erreur de laisser tomber l’Afghanistan, on a aujourd’hui les premiers résultats avec ces attentats ». Pour le sénateur LR qui avait été en Afghanistan en 2010, « c’est un immense gâchis quand je pense aux résultats qu’on avait obtenu en matière de changement des comportements, notamment vis-à-vis des femmes ». Selon Alain Joyandet nous avons « un devoir d’ingérence, alors même que nous sommes dans une guerre des civilisations, nous aurions dû assumer notre mission ».
Et d’ajouter : « le départ des forces occidentales en Afghanistan est un recul formidable de nos valeurs ».