Départ des forces occidentales d’Afghanistan, un « immense gâchis » pour le sénateur LR Alain Joyandet
Au lendemain des attentats aux abords de l’aéroport de Kaboul, Clément Beaune le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes a annoncé que la France pourrait poursuivre les évacuations des Afghans qui cherchent à fuir le régime Talibans au-delà de ce vendredi 27 août.

Départ des forces occidentales d’Afghanistan, un « immense gâchis » pour le sénateur LR Alain Joyandet

Au lendemain des attentats aux abords de l’aéroport de Kaboul, Clément Beaune le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes a annoncé que la France pourrait poursuivre les évacuations des Afghans qui cherchent à fuir le régime Talibans au-delà de ce vendredi 27 août.
Public Sénat

Par Flora Sauvage

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Alors qu’un guichet unique « spécial » doit ouvrir ses portes, lundi 30 août, à Paris pour enregistrer les demandes d’asile des Afghans évacués de Kaboul, plus de 2500 ressortissants du pays ont rejoint la France lors des opérations d’évacuation depuis la prise du pouvoir des Talibans le 15 août. Selon Jacques le Nay, président du groupe d’amitié France Afghanistan, il resterait encore « un millier de personnes que la France voudrait évacuer », mais il faut que les conditions soient réunies pour que l’on puisse assurer leur sécurité lors de leur acheminement vers l’aéroport de Kaboul.

LIRE AUSSI // En Afghanistan, les femmes attendent de savoir si elles vont être évacuées

Le pont aérien pourrait être prolongé

Si la plupart des pays Occidentaux se sont dépêchés de terminer les vols d’évacuation au lendemain de l’attaque aux abords de l’aéroport, la France via le secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Clément Beaune, a indiqué qu’elle pourrait poursuivre ses évacuations encore quelques jours, tout en annonçant le rapatriement de l’ambassadeur de France à Kaboul David Martinon.

LIRE AUSSI // Afghanistan : une nuit de chaos à Kaboul

Pour le sénateur En Marche des Hauts de Seine André Gattolin : « d’emblée s’affirme la faiblesse du pouvoir des Talibans car pour le moment il n’y a pas eu de réaction concernant le prolongement du pont aérien par les Etats Unis », à quelques jours de la date butoir du 31 août prévue pour le retrait des soldats américains du pays après 20 ans de guerre.

Joe Biden veut « faire payer » les auteurs de l’attaque

Le double attentat suicide qui visait les Etats Unis a provoqué la mort d’au moins 13 soldats américains et en a blessé dix-huit autres ce qui en fait l’attaque la plus meurtrière contre l’armée américaine en Afghanistan depuis 2011. A l’approche du vingtième anniversaire du 11 septembre 2001, visiblement empli d’émotion, le président des Etats-Unis Joe Biden a réagi en promettant de « pourchasser » et de « faire payer » les auteurs de l’attaque.

« Les Américains ont cru qu’ils pourraient démocratiser l’Afghanistan, mais au regard de la géographie de ce pays, et au vu de son organisation tribale, l’Afghanistan est ingouvernable », assure André Gattolin, membre de la commission des affaires étrangères. Si Jacques le Nay regrette une situation prévisible, « tous les travaux de notre groupe d’amitié cette année laissaient entendre que le départ des Américains allait aboutir sur l’arrivée des Talibans au pouvoir », le sénateur centriste du Morbihan est inquiet pour l’avenir de la population afghane.

Un « recul formidable de nos valeurs »

Alain Joyandet, sénateur LR de la Haute Saône et membre de la commission des affaires étrangères au Sénat va plus loin. Il estime que « c’est une erreur de laisser tomber l’Afghanistan, on a aujourd’hui les premiers résultats avec ces attentats ». Pour le sénateur LR qui avait été en Afghanistan en 2010, « c’est un immense gâchis quand je pense aux résultats qu’on avait obtenu en matière de changement des comportements, notamment vis-à-vis des femmes ». Selon Alain Joyandet nous avons « un devoir d’ingérence, alors même que nous sommes dans une guerre des civilisations, nous aurions dû assumer notre mission ».

Et d’ajouter : « le départ des forces occidentales en Afghanistan est un recul formidable de nos valeurs ».

Partager cet article

Dans la même thématique

Départ des forces occidentales d’Afghanistan, un « immense gâchis » pour le sénateur LR Alain Joyandet
5min

Politique

Mercosur : le Sénat appelle l'exécutif à saisir la Cour de justice de l’Union européenne

Alors que le traité de libre échange pourrait être ratifié samedi par la présidente de la Commission européenne, la France a réaffirmé ce week-end son rejet du texte en l’état. Après l’Assemblée nationale fin novembre, c’est au tour du Sénat de se prononcer à l’unanimité sur une proposition de résolution visant à demander au gouvernement de saisir la Cour de justice de l’Union européenne pour vérifier la conformité de l’accord.

Le

French President Emmanuel Macron Meets Readers in Marseille to Discuss Democracy and Social Media
5min

Politique

Narcotrafic et plan « Marseille en grand » : ce qu’il faut retenir de la visite d’Emmanuel Macron dans la cité phocéenne

Nouvelle visite du chef de l’Etat dans sa ville de cœur. Après s’être rendu ce matin sur la tombe de Mehdi Kessaci, assassiné par des narcotrafiquants, Emmanuel Macron a annoncé une salve de mesures pour lutter contre le narcotrafic qui gangrène Marseille. Entre une rencontre avec les lecteurs de la Provence, l’inauguration d’un commissariat et la visite du chantier de la gare, Emmanuel Macron a aussi défendu le bilan de son plan « Marseille en grand ».

Le

Déclaration de politique générale et avenir de la Nouvelle Calédonie en séance au Sénat ce 15 octobre
2min

Politique

Budget : qui sont les sénateurs qui participeront à la commission mixte paritaire ?

Outre le président PS et rapporteur général LR de la commission des finances, Claude Raynal et Jean-François Husson, seront présents en CMP les sénateurs LR Christine Lavarde et Stéphane Sautarel, qui suit les collectivités, ainsi que le centriste Michel Canévet et le sénateur Horizons Emmanuel Capus, qui ont défendu plus d’économies durant les débats. Pour le PS, on retrouve le chef de file du groupe, Thierry Cozic.

Le