Si tout le monde a les yeux rivés sur les élections municipales cette année, il ne faut pas oublier le deuxième scrutin de l’année : les élections sénatoriales. Depuis 2011, les 348 sénateurs sont élus pour un mandat de 6 ans, renouvelés par moitié tous les 3 ans, en alternance entre deux séries : la série 1 (170 sièges) et la série 2 (178). La date exacte des élections sera fixée par décret, habituellement les élections ont lieu le troisième dimanche de septembre.
Quels départements sont concernés ?
En septembre 2026, ce sont les sénateurs de la série numéro 2 qui sont concernés par le renouvellement, c’est-à-dire ceux élus en 2020. La circonscription d’un sénateur est l’ensemble d’un département. La série 2 comporte 63 circonscriptions et la moitié des sièges des sénateurs représentant les Français établis hors de France. En métropole, il s’agit des départements (classés dans l’ordre minéralogique) de l’Ain (n°1) à l’Indre (n° 36), ainsi que du Bas-Rhin (n°67) au Territoire de Belfort (n°90). En Outre-mer, la Guyane, les îles Wallis et Futuna, Saint-Barthélemy, Saint-Martin et la Polynésie française sont concernés.
Parmi les figures de la chambre haute renouvelables, cette année, Bruno Retailleau le président de LR se représentera en Vendée. Il a été élu pour la première fois sénateur en 2004.
Quel mode de scrutin ?
Originalité des sénatoriales, elles combinent deux modes de scrutin : proportionnel et majoritaire. Dans les départements les plus peuplés, qui comptent trois sénateurs ou plus, un scrutin de liste à la représentation proportionnelle s’applique. La liste doit respecter une alternance entre les sexes. Si une femme est tête de liste, c’est un homme qui lui succède, puis une femme, etc. Pour les départements les moins peuplés ou un ou deux sénateurs sont élus, Le scrutin majoritaire à deux tours est appliqué. Un(e) candidat(e), avec un(e) suppléant(e) peut se présenter. Le candidat et son suppléant doivent être de sexe différent. Trois quarts des sénateurs sont élus à la proportionnelle.
Qui vote ?
Ce n’est pas l’ensemble des Français inscrits sur les listes électorales qui élisent les sénateurs, mais des grands électeurs. Ils sont au total de 162 000. Selon l’article 24 de la Constitution, le Sénat « assure la représentation des collectivités territoriales ». Le collège électoral des grands électeurs est donc logiquement composé à 95 % par les conseillers municipaux, ainsi que par les conseillers généraux, les conseillers régionaux et les parlementaires du département. C’est pourquoi, il est coutume de rappeler que les élections municipales font les sénatoriales. Le scrutin découle directement des tendances politiques de l’élection des maires. En 2026, le RN espère frôler les dix sénateurs, leu seuil permettant de créer un groupe. Seuls 3 sénateurs RN siègent actuellement au Palais du Luxembourg.
À noter que le vote est obligatoire pour les sénatoriales. Les grands électeurs encourent une amende de 100 euros en cas de non-respect de cette obligation. Dans le détail, pour les communes de moins de 9 000 habitants, une partie seulement des conseillers municipaux vote. Dans les communes de 9 000 à 30 000 habitants, tous les conseillers municipaux sont grands électeurs. Pour les communes de plus de 30 000 habitants, des délégués supplémentaires sont désignés par tranche de 800 habitants. Ces délégués sont des personnes de confiance, choisies généralement pour leur proximité politique avec les conseillers municipaux qui les désignent. Trois sénateurs sur quatre sont élus à la proportionnelle. La combinaison de ces deux modes de scrutin renforce le pluralisme au Sénat. En effet, cette part importante de proportionnelle permet aux minorités politiques d’être mieux représentées. En ce qui concerne les sénateurs représentants les Français de l’étranger, ils sont élus par 443 conseillers consulaires, les 68 délégués consulaires et les parlementaires représentant les Français établis à l’étranger.
Qui peut se présenter ?
Il faut avoir 24 ans révolus pour se présenter, contre 18 ans pour les législatives. Depuis 2022 et l’adoption d’une proposition de loi du Sénat permet aux candidats de mener campagne entre les deux tours du scrutin qui se tient le même jour. Le texte autorise également la remontée des résultats au fil de l’eau. En septembre 2020, plusieurs résultats avaient été publiés avant 17 h 30, soumettant les médias fautifs à des sanctions pénales (lire notre article).