Départements : Dominique Bussereau salue « un progrès, mais le compte n’y est pas »
Dans un courrier, la ministre Jacqueline Gourault s’engage à ce que l’Etat aide financièrement les départements sur les questions de solidarité. Il y a un acompte, mais il faut alimenter le compte » lance Dominique Bussereau, président de l’ADF. La question des mineurs isolés est aussi sur la table.

Départements : Dominique Bussereau salue « un progrès, mais le compte n’y est pas »

Dans un courrier, la ministre Jacqueline Gourault s’engage à ce que l’Etat aide financièrement les départements sur les questions de solidarité. Il y a un acompte, mais il faut alimenter le compte » lance Dominique Bussereau, président de l’ADF. La question des mineurs isolés est aussi sur la table.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Ça va (un peu) mieux. Après des mois de colère et de tension entre collectivités et Etat, l’Association des départements de France (ADF) salue le nouvel effort du gouvernement. Dans ce rapport de force entre départements et Etat, Dominique Bussereau profite de l’appui du président LR du Sénat, Gérard Larcher, présent à Rennes, où se déroule le Congrès de l’ADF jeudi 8 et vendredi 9 novembre. « C’est notre grand protecteur, notre grand vizir. Personne n’est Iznogoud, Gérard, ne t’inquiète pas » plaisante le président de l’ADF. Les deux hommes signeront demain ensemble « la charte des territoires unis, qui n’est pas une alliance contre l’Etat, mais une alliance pour la décentralisation ».

Mi-octobre, Emmanuel Macron a reçu Dominique Bussereau et Gérard Larcher. Quatre mois après que communes, départements et régions ont claqué la porte de la Conférence des territoires, puis l’appel de Marseille, la volonté de l’Elysée est maintenant d’entendre la grogne des territoires et d’y répondre. Le président de l’ADF prend le chef de l’Etat aux mots :

« Le Président a pris l’engagement  d’une nouvelle période, une nouvelle aire de relation avec les élus locaux. Il n’y pas de raison de ne pas le croire ».

« Ce n’est pas que nous sommes des pleurnicheurs »

Renouer avec les collectivités, c’est le rôle confié à la nouvelle ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault. Elle a écrit mardi aux Départements de France pour leur expliquer comment l’Etat allait les aider pour financer les politiques de solidarité. Réaction : bien mais peut mieux faire. « Il y a un acompte, une étape, un progrès, mais le compte n’y est pas. Il y a un acompte, mais il faut alimenter le compte » lance Dominique Bussereau à la tribune. Pour les départements, deux gros sujets reviennent toujours sur la table : les allocations individuelles de solidarité, dont le RSA, et l’accueil des mineurs étrangers non accompagnés. Des lourdes charges financières pour eux.

Certains diront que les collectivités locales ne sont jamais satisfaites et trouveront toujours une raison de se plaindre. Reste que la situation n’est pas évidente pour elles. « Ce n’est pas que nous sommes des pleurnicheurs et dépenseurs d’argent public mais nous menons des politiques au nom de l’Etat. (…) Il faut que l’Etat en tienne compte » dit Dominique Bussereau. Dans son courrier, Jacques Gourault s’engage sur un fonds d’urgence pour la solidarité. « Il sera reconduit pour 3 ans, ça c’est pas mal » dit le patron de l’ADF. Bon point. Il soutient aussi l’idée que les départements les plus riches aident les plus pauvres. De la « péréquation horizontale » dans le jargon inaudible employé dans le petit monde des collectivités.

« Il nous reste une part du foncier bâti. Il n’est pas question qu’on nous la prenne »

Les choses sont loin d’être résolues pour autant, aux yeux des départements, notamment sur l’accueil des mineurs isolés. 25.000 l’an dernier et 40.000 prévus cette année. Si l’Etat met en place un fichier national ou lutte contre les passeurs, Dominique Bussereau demande à l’Etat d’aller plus loin, surtout financièrement.

Quant à la fiscalité locale, le sujet n’est toujours pas réglé. La suppression de la taxe d’habitation chamboule tout. « Il nous reste une part du foncier bâti. Il n’est pas question qu’on nous la prenne. Nous voulons une autonomie fiscale. Oui à la réforme (…) mais on n’a pas envie de se faire déposséder » prévient l’ancien ministre des Transports. Les métropoles sont aussi un sujet de friction. « Oui quand c’est un mariage d’amour » mais non « quand c’est un mariage forcé ». De quoi échanger demain avec les ministres Jacqueline Gourault et Sébastien Lecornu. Leur venue à Rennes n’était pas acquise, mais la reprise du dialogue passe par quelques efforts, de part et d’autre.

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture
5min

Politique

Accord du Mercosur : aubaine ou menace ?

Le 18 décembre, lors du Conseil européen à Bruxelles, les 27 devraient donner leur feu vert à l’accord commercial avec les pays du Mercosur. Prise en étau entre les droits de douanes américains et la Chine, l’Union européenne cherche de nouveaux débouchés pour son industrie et son agriculture. Mais certains pays, comme la France, craignent un dumping sur les prix et les normes environnementales. Alors l’accord avec le Mercosur est-il un bon deal pour l’UE ? « Ici l’Europe » ouvre le débat, avec les eurodéputés Saskia Bricmont (Les Verts/ALE, Belgique) et Charles Goerens (Renew, Luxembourg).

Le

Départements : Dominique Bussereau salue « un progrès, mais le compte n’y est pas »
4min

Politique

« Il faut qu’autour des écoles, on n’ait pas de MacDo et de kebabs », déclare la sénatrice des Bouches-du-Rhône Brigitte Devésa

Le surpoids semble être la nouvelle épidémie du XXIè siècle. En France, près de la moitié de la population est concernée, constituant un véritable enjeu de santé publique. De quoi alerter le législateur qui entend renforcer les mesures de prévention et d’accompagnement sur le sujet. Axel De Tarlé reçoit la sénatrice Brigitte Devésa et le nutritionniste créateur du nutri-score Serge Hercberg pour en débattre dans l’émission Et la santé ça va ?.

Le

Départements : Dominique Bussereau salue « un progrès, mais le compte n’y est pas »
5min

Politique

Budget de l’agriculture : le Sénat adopte des crédits en baisse, la gauche dénonce les coupes dans la transition écologique

Dans la nuit de vendredi à samedi, le Sénat a adopté les crédits de la mission agriculture du budget 2026. En prenant en compte les crédits européens, les dépenses fiscales et sociales, l’enveloppe allouée à l’agriculture s’élève à 25 milliards. Toutefois les crédits sont en baisse par rapport au dernier exercice effectivement exécuté en 2024. A gauche, les sénateurs ont dénoncé les fortes coupes dans la transition écologique.

Le

Départements : Dominique Bussereau salue « un progrès, mais le compte n’y est pas »
2min

Politique

Dermatose des bovins : « Nous ne laisserons aucun éleveur seul », promet Annie Genevard

Alors que le Sénat examine les crédits de la mission agriculture du budget 2026, la ministre, Annie Genevard a assuré que l’Etat serait aux côtés des éleveurs de bovins touchés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et a réaffirmé la politique d’abattage de toutes les bêtes des foyers affectés et d’une vaccination élargie.

Le