Le président de l'Assemblée, François de Rugy, a affiché dimanche, à la veille du démarrage de l'examen de la réforme du travail, sa "confiance en madame Pénicaud et dans la justice" concernant l'enquête autour du déplacement d'Emmanuel Macron à Las Vegas.
Comme on lui demandait si la ministre du Travail était toujours en situation de conduire ces discussions au Parlement compte tenu de cette affaire, M. de Rugy a répondu, lors du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI: "Oui". "J'ai confiance en madame (Muriel) Pénicaud et dans la justice"
L'ex-écologiste rallié à REM a souligné n'avoir, surtout comme "président de l'Assemblée", "pas vocation à commenter des procédures judiciaires, surtout quand ce ne sont que des enquêtes préliminaires".
Après une enquête préliminaire ouverte mi-mars, une information judiciaire a pris le relais vendredi.
"La seule chose qui m'importe, c'est qu'il n'y ait pas d'obstruction à la justice. Il n'y en a pas du côté du gouvernement et du président de la République, la preuve. Surtout qu'il n'y en ait pas non plus de la part de personnes mises en cause, c'est déjà arrivé, dans le passé assez récent, que des personnes mises en cause refusent de se rendre à des convocations de justice", a ajouté le député de Loire-Atlantique dans une allusion au FN.
Il a par ailleurs rappelé la règle réaffirmée à plusieurs reprises par le Premier ministre Edouard Philippe, en vertu de laquelle tout ministre qui serait mis en examen devrait démissionner.
Invité à réagir au refus d'Emmanuel Macron de commenter l'affaire Las Vegas, mise dans la catégorie "des péripéties du quotidien" à l'issue du G20 samedi à Hambourg, M. de Rugy a jugé fondé que "le président de la République, dans une conférence de presse internationale à l'occasion d'un sommet à l'étranger" ne "réponde pas à une question de ce type".
Quant à la réforme du Code du travail, le président de l'Assemblée a jugé qu'"il y a un peu de pédagogie à faire sur les procédures parlementaires", car les ordonnances n'ont "rien à voir avec le 49.3" et le Parlement n'est pas "squeezé", mais peut amender, déjà "en commission des Affaires sociales, il y a eu plus de 250 amendements", et "il va y avoir un débat en séance publique", avant le Sénat.
Rappelant que l'exécutif veut faire voter la loi d'habilitation avant la fin de la session extraordinaire, il a déclaré qu'il y a la volonté "sans doute de la majorité des sénateurs d'aboutir à un compromis avec les députés, ce qui permettra d'aller assez vite".