Mobilisation agricole oblige, les questions d’actualité au gouvernement du Sénat étaient largement tournées vers la gestion de la crise de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) des bovins qui a conduit au blocage d’un nouvel axe majeur dans le Sud-Ouest par des éleveurs en colère contre la politique d’abattage de toutes les bêtes des foyers affectés. Dans l’Aude, ce mercredi, plusieurs dizaines d’agriculteurs se sont rejoints à bord d’une soixantaine de tracteurs à hauteur de Carcassonne sur l’autoroute A61.
« 347 vétérinaires issues des corps des sapeurs-pompiers »
Aux questions d’actualité au gouvernement du Sénat, Maryse Carrère, présidente du groupe RDSE, sénatrice des Hautes-Pyrénées a pointé le défaut « d’anticipation » du gouvernement. « L’abattage systématique (des cheptels NDLR) tombe comme un couperet et on voit le résultat : des barrages et une révolte contagieuse », a-t-elle dénoncé.
Pour démarrer son propos, Sébastien Lecornu a insisté l’un des enjeux de cette crise, c’est « la foi dans la science et dans les scientifiques ». « La place centrale de la recherche et de la science va devoir aussi être reconsacrée dans les temps qui viendront », a-t-il analysé.
Pour ce qui est de la gestion sur le court terme de la crise, Sébastien Lecornu a réaffirmé que « la priorité c’était la vaccination ». Grace à l’aide de l’armée, « les doses seront disponibles au plus près des différents élevages ».
Mais la colère des agriculteurs contre l’abattage des troupeaux affectés s’est aussi tournée contre les vétérinaires, chargés des « dépeuplements » des bovins. « Je tiens à ce qu’on soit tous derrière nos vétérinaires qui subissent des menaces inacceptables » a-t-il soutenu.
La profession est mobilisée à différents niveaux que ce soit les vétérinaires retraités, les élèves vétérinaires, ceux des armées. « 347 vétérinaires issues des corps des sapeurs-pompiers pour qu’on ait véritablement une politique départementale de vaccination à la main des préfets », a poursuivi le chef du gouvernement.
Fonds d’urgence de 10 millions
« L’objectif clé » d’ici la fin de l’année est la vaccination des 1 000 exploitations de l’Ariège. « L’autre enjeu est de veiller à ce que les interdictions de transports de bétails soient respectées […] Il s’agit d’appeler tout le monde à la responsabilité. On ne peut pas avoir d’un côté, les éleveurs qui respectent les règles et subissent des drames parce qu’une minorité a choisi de n’appliquer aucune de ces règles », a poursuivi le Premier ministre.
Concernant les indemnisations des éleveurs touchés par la dermatose, Sébastien Lecornu a cité l’exonération et la défiscalisation des aides et des aides à la trésorerie. « Mais ça ne suffit pas. C’est pour cela que nous avons débloqué un premier fonds d’urgence de 10 millions d’euros » prioritairement ciblé vers les tous petits élevages, a-t-il rappelé.