Des douches au quartier disciplinaire, Mélenchon aux Baumettes pour “réfléchir” à la prison
Des grillages flambant neufs du quartier disciplinaire aux douches collectives grêlées de moisissures, Jean-Luc Mélenchon est ressorti vendredi ...
Par Francois BECKER
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Des grillages flambant neufs du quartier disciplinaire aux douches collectives grêlées de moisissures, Jean-Luc Mélenchon est ressorti vendredi "pas indemne" d'une visite inopinée de la prison marseillaise des Baumettes, une façon pour le député de lutter contre les "discours simplistes" sur la détention.
Comme les 17 députés de la France insoumise ont décidé de le faire dans une prison de chacune de leurs circonscriptions, leur chef de file a passé près de trois heures entre les murs de la célèbre prison de la cité phocéenne.
M. Mélenchon avait emmené, comme la loi le permet aux parlementaires depuis 2015, une poignée de journalistes pour visiter de fond en comble l'établissement. Dont des espaces rarement ouverts aux yeux extérieurs, comme l'unité de soins psychiatriques ou le quartier d'isolement par exemple.
"Quelle ambiance terrible... Et on y enferme des êtres humains...", souffle le député en sortant du bâtiment des "Baumettes historiques", datant du début du XXe siècle et régulièrement pointé du doigt pour sa vétusté et son insalubrité.
Il est voué depuis l'inauguration récente à proximité d'un nouveau batîment, dit des Baumettes II, à une destruction prochaine mais 800 hommes, condamnés, y sont toujours hébergés, dans des conditions très dégradées, en attendant que la prison soit vidée, a priori en juin 2018.
Jean-Luc Mélenchon, le 11 octobre 2017 à Grenoble
AFP/Archives
Accompagné de représentants de l'administration pénitentiaire prévenus seulement quelques heures avant --le détergent sur le sol du couloir d'entrée de la prison n'est pas encore sec--, et de syndicalistes de la CGT, M. Mélenchon a été conduit à travers le dédale de coursives grillagées, longues de plusieurs centaines de mètres.
Il a pu voir une cellule aux murs et aux sanitaires entièrement maculés de crasse, où volaient des moucherons, entendre les fracas des coups des prisonniers contre leur porte, ou respirer l'humidité suffocante d'une salle de douches collectives. Seules trois douches sur dix fonctionnent pour plusieurs dizaines de détenus.
- "Mélenchon, libère-nous !" -
Le constraste est saisissant avec les Baumettes II, ouvertes cet été, ses vastes couloirs aux couleurs pastel, ses celllules de 8 m2, propres et équipées de douches individuelles. Les Baumettes II sont toutefois déjà surpeuplées et ses cellules accueillent deux détenus au lieu d'un.
La visite du député ne prévoyait pas de contacts avec les prisonniers. Certains, le regard vide, sont entrevus par les fenêtres d'une salle d'attente du service médical, dotés d'un plateau dédié à la maladie mentale.
"Oh Mélenchon! Libère-nous !", lancera simplement l'un des détenus qui aperçoit le député derrière le grillage d'une cellule.
Direction ensuite les murs ultrasécurisés du quartier disciplinaire, dont les cellules, surnommées "cachots" sont destinés à sanctionner les détenus qui ont commis une faute. Pas de télévision, un double grillage à l'intérieur d'une cellule dont le rare mobilier --sommier, tabouret et petite table-- est rivé au sol.
Le député de la France Insoumise, opposé à toute "privatisation" des services pénitentiaires, profite de la visite pour évoquer la question de la surpopulation et du manque de moyens humains.
"Il nous est impossible de faire de la réinsertion avec parfois un seul surveillant pour 150 détenus", fait valoir le représentant local de la CGT, David Cucchietti. "Le taux de suroccupation, de 127%, est plutôt moins élevé que dans d'autres établissements", relève de son côté le directeur des Baumettes, Guillaume Piney.
"On est dans un endroit terrible à voir, parce que c'est un lieu d'incarcération, quelle que soit la qualité de la peinture", a déclaré M. Mélenchon, après la visite. "Je ne ressors pas indemne et il est clair qu'après ça, il y a toutes sortes de discours un peu simplistes (qui) tombent par terre. Les prisons paradis, ou hôtels de luxe, ça existe pas. La privation de liberté heureuse non plus".
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