Une dizaine de titres ont été interdits d’accès à la soirée électorale de Marine Le Pen, ce dimanche soir. StreetPress, Mediapart, Rue89, Charlie Hebdo, Buzzfeed, les Jours, Quotidien, Explicite et des journalistes étrangers se sont vus refuser leurs accréditations pour l’événement. Le motif invoqué par le Front national : « manque de places ». La soirée électorale de Marine Le Pen est organisée au Chalet du Lac, une salle du bois de Vincennes à Paris, pouvant accueillir plus d’un millier de personnes.
Une journaliste du magazine mensuel Politis informe aussi que son média n’a pas pu être accrédité.
Des médias boycottent la soirée du FN
Plusieurs médias dont les quotidiens Le Monde, Libération, l'Humanité et le magazine Les Inrocks ont pris la décision de boycotter la soirée électorale de Marine Le Pen en solidarité avec leurs confrères. Dans une tribune, le quotidien Libération explique que «ce n’est pas la première fois à des journalistes ou des journaux et émissions de télé. » Pour le quotidien, « ces mesures anti-démocratiques et contraires à la liberté d’informer doivent cesser, comme l’intimidation des journalistes dans les meetings. »
Le FN et la presse : des relations compliquées
Cet épisode ponctue des relations compliquées entre les journalistes et le Front national durant cette campagne présidentielle. Pendant l’entre-deux-tours, les sociétés de 36 médias ont protesté dans un communiqué contre la décision du Front national de « choisir des médias autorisés à suivre Marine Le Pen ».
Ce communiqué affirmait qu’après «Mediapart et Quotidien (et avant lui Le Petit Journal), l’AFP, Radio France, RFI, France 24, Le Monde, Libération et Marianne, notamment ont été à un moment ou à un autre victimes de ces exclusives. Il ne s’agit donc en rien d’un recours à la pratique du « pool » de journalistes où les informations et images sont partagées. »
L’ordre des journalistes imaginé par un cadre du FN
Lundi 29 avril, le conseiller régional FN des Pays de la Loire, Aymeric Merlaud avait proposé de « créer un ordre des journalistes » pour « sanctionner des pratiques mauvaises ».