La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a assuré ce mercredi à la sortie du Conseil des ministres qu’Emmanuel Macron a acté qu’il n’y avait pour le moment pas « de socle plus large que celui qui est en place aujourd’hui » pour gouverner. Mais, après les consultations des responsables de partis mardi, « le président continue à écouter et à tendre la main ».
Des sénateurs appellent à agir en faveur des Kurdes d’Afrin
Par Héléna Berkaoui
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Baptisée « rameau d’olivier », l’offensive menée contre les Kurdes à la frontière turco-syrienne par le président turc, Recep Tayyip Erdogan, révolte les sénateurs. Près de 40 élus de la Haute assemblée signent, dans les colonnes de Marianne, une tribune appelant l’exécutif a interféré en faveur des Kurdes syriens de l’enclave d’Afrin, située au nord-ouest de la Syrie.
D’après l’observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), près de 95 civils de l’enclave kurde d’Afrin sont morts depuis le début de l’opération turque, le 20 janvier dernier. Les Kurdes « sont nos meilleurs alliés contre Daech », soulignent les sénateurs qui saluent le rôle des unités de protection du peuple (YPG) au sein de la coalition arabo-occidentale des Forces démocratiques syriennes (FDS) dans la bataille emblématique de Kobané. Ils « ont infligé une défaite sans appel à Daech », rappellent les sénateurs.
Alliés de la coalition internationale dirigée par les États-Unis, les Kurdes syriens se retrouvent isolés depuis le début de l’offensive turque. Les combats des Peshmergas du Kurdistan irakien et des ceux des Kurdes syriens contre l’État islamique ont pourtant été largement médiatisés et célébrés dans les pays de la coalition. Washington et Paris ont bien appelé Ankara à la retenue au début de l’intervention turque, mais les effets de cet appel peinent à se faire sentir.
La Turquie, alliée aux rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL), entend mettre en place une zone tampon à sa frontière avec la Syrie. Pour les autorités turques, les unités de protection du peuple (YPG) sont des milices « terroristes » coupables d’entretenir des relations avec le parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en guerre contre le pouvoir central turc depuis 1984. Des arguments inaudibles pour les sénateurs qui dénoncent une « violation flagrante du droit international ». Face à cette « guerre d’agression », ils appellent la France « à élever la voix et à user de son influence au Conseil de sécurité de l’ONU et en Europe pour exiger le retrait de l’armée turque et l’arrêt immédiat de l’intervention à Afrin ».