« Des sénateurs socialistes m’ont dit qu’ils s’interrogeaient sur la survie du groupe », confie François Patriat

« Des sénateurs socialistes m’ont dit qu’ils s’interrogeaient sur la survie du groupe », confie François Patriat

Ancien membre du groupe PS au Sénat, et désormais chef de file des sénateurs qui soutiennent Emmanuel Macron, François Patriat estime que l’accord conclu entre la direction du PS et Jean-Luc Mélenchon risque de faire éclater une partie de la gauche sénatoriale.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

François Patriat ne prédit pas un avenir des plus radieux à ses collègues socialistes. Invité mercredi de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat, le président du groupe RDPI à la Chambre haute, qui rassemble les soutiens de la majorité présidentielle, estime que la recomposition politique à l’œuvre depuis cinq ans menace désormais de faire éclater le groupe PS au Palais du Luxembourg. Celui-ci reste jusqu’à présent le premier groupe parlementaire d’opposition à gauche. « Patrick Kanner, le président du groupe PS, me semble dans une position très inconfortable », pointe François Patriat. « Sa vision vis-à-vis de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (NUPES) a été totalement variable. Patrick n’hésite pas à critiquer ses ex-amis comme ses adversaires », explique-t-il.

« Des sénateurs socialistes m’ont dit qu’ils s’interrogeaient sur la survie du groupe tel qu’il est aujourd’hui, entre les ultras réunis autour de Laurence Rossignol et d’autres qui sont très durs, et puis ceux qui n’acceptent pas l’accord avec NUPES. Rachid Temal et André Vallini sont de ceux-là », explique le sénateur de la Côte-d’Or, qui a lui-même siégé pendant plus de dix ans aux côtés des socialistes, avant de rallier Emmanuel Macron en 2017.

Il évoque désormais un risque de scission. « [Les sénateurs opposés à l’accord avec Jean-Luc Mélenchon] ont le choix entre trois positions : céder devant le reste du groupe, rejoindre la majorité présidentielle ou faire un groupe autonome. Je crois qu’ils seraient plutôt enclins à faire un groupe autonome », glisse encore François Patriat.

» Lire notre article : L’accord entre LFI et le PS passe mal chez les sénateurs socialistes

Face à LFI, « le PS s’est carrément soumis »

Sur le front des élections législatives, les dissidents socialistes qui ne se retrouvent pas dans le rassemblement entre les principales forces de gauche, sont en train de s’organiser autour de Carole Delga, la présidente PS de la région Occitanie. Selon une information du Figaro, elle pourrait s’appuyer sur son micro-parti pour proposer un soutien financier aux candidats qui choisissent de se lancer en dehors de l’accord électoral conclu par la direction du PS avec EELV, le PCF et LFI. « Avoir cédé à ce point… », soupire François Patriat à l’évocation de cet accord.

« Il y a les insoumis et les soumis. 70 candidats socialistes [investis par NUPES]… Le PS s’est carrément soumis. En Bourgogne-Franche-Comté il n’y a qu’une candidate socialiste sur 27 sièges. Vous vous rendez compte ? Dans une terre comme le Tarn-et-Garonne, comme l’Occitanie, avec le nombre d’élus socialistes, imaginez qu’ils n’ont plus que 6 ou 7 députés possibles », relève l’ancien maire de Chailly-sur-Armançon. Toutefois, il n’imagine pas que ces divisions puissent ouvrir la voie à de nouveaux ralliements à Emmanuel Macron. « Je pense que ces députés-là ne sont pas franchement favorables à la majorité », indique François Patriat.

Dans la même thématique

« Des sénateurs socialistes m’ont dit qu’ils s’interrogeaient sur la survie du groupe », confie François Patriat
3min

Politique

Revalorisation du barème de l’impôt : « On peut imaginer plusieurs scenarii », selon Claude Raynal

Après avoir été présenté en conseil des ministres ce mercredi 11 décembre, le projet de loi spéciale sera examiné à l’Assemblée nationale à partir du 16 décembre et au Sénat en milieu de semaine prochaine. Cet après-midi, les ministres démissionnaires de l’Economie et du budget ont été entendus à ce sujet par les sénateurs. « La Constitution prévoit des formules pour enjamber la fin d’année », s’est réjoui le président de la commission des Finances du Palais du Luxembourg à la sortie de l’audition.

Le

Paris: Emmanuel Macron Receives President Of Guinea-Bissau Umaro Sissoco Embalo
4min

Politique

« Réguler les égos » : comment Emmanuel Macron conçoit son rôle dans son camp

Au moment où le chef de l’Etat s’apprête à nommer un nouveau premier ministre, Emmanuel Macron a reçu ce mercredi à déjeuner les sénateurs Renaissance, à l’Elysée. Une rencontre prévue de longue date. L’occasion d’évoquer les collectivités, mais aussi les « 30 mois à venir » et les appétits pour 2027…

Le

« Des sénateurs socialistes m’ont dit qu’ils s’interrogeaient sur la survie du groupe », confie François Patriat
4min

Politique

Gouvernement : « On ne peut pas simplement trépigner et attendre que le Président veuille démissionner », tacle Olivier Faure

Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS, réclame un Premier ministre de gauche, alors que LFI refuse de se mettre autour de la table pour travailler sur la mise en place d’un gouvernement, préférant pousser pour une démission du chef de l’Etat. Ce mercredi, députés et sénateurs PS se sont réunis alors que le nom du nouveau chef de gouvernement pourrait tomber d’un instant à l’autre.

Le