L’article 5 de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan) est un « devoir sacré ». Ainsi l’a rappelé Joe Biden, le président américain à Varsovie en fin de semaine dernière, au sujet de cette clause. Toute attaque contre un pays membre sera considérée comme une attaque contre tous les membres de l’alliance. Pour Charles Michel, président du Conseil européen invité d’Audition Publique ce 28 mars (Public Sénat / LCP-AN / Le Figaro Live), la doctrine d’intervention est claire. Et elle sera valable même dans l’hypothèse où un missile russe tombe à quelques kilomètres du tracé d’une frontière, à l’intérieur du territoire polonais par exemple. « Dès lors qu’il y a une attaque sur un centimètre carré de l’Otan, l’Otan réagira. Je suis extrêmement ferme par rapport à cela, et extrêmement convaincu qu’il n’y aura pas l’ombre d’une hésitation. »
Le rappel américain, qui a suivi le sommet de l’Otan, du G7 et de l’UE jeudi, était donc bienvenu. « C’est important, on ne peut pas laisser le moindre doute, la moindre ambiguïté. Ça veut dire que chaque centimètre carré de l’espace aérien ou terrestre de l’Otan sera défendu bec et ongles, avec toute la puissance de l’Otan », a ajouté l’ancien Premier ministre belge.
Interrogé sur l’éventualité de l’usage d’armes chimiques en Ukraine, Charles Michel a considéré que cet acte serait d’une « gravité absolument inouïe ». « Je pense que si à un moment donné des lignes rouges sont exprimées, si on veut être crédibles, il faut qu’il y ait des conséquences si ces lignes rouges sont franchies », a-t-il estimé.