Déserts médicaux : des sénateurs veulent réguler l’installation des médecins, Agnès Buzyn s’oppose « à toute mesure de coercition »

Déserts médicaux : des sénateurs veulent réguler l’installation des médecins, Agnès Buzyn s’oppose « à toute mesure de coercition »

Pour lutter contre les déserts médicaux, les sénateurs de la commission de l’aménagement du territoire défendent une mesure de régulation de l’installation des médecins, durant l’examen du projet de loi Santé. Agnès Buzyn refuse toute mesure de coercition.
Alexandre Poussart

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« Dans la lutte contre les déserts médicaux, l’incitation des médecins ne marche pas, il faut aller plus loin », plaide Hervé Maurey, président centriste de la commission de l’aménagement du territoire du Sénat. Dans le cadre de l’examen du projet de loi Santé, cette commission va défendre une mesure de régulation de l’installation des médecins. Il s’agit d’abord d’organiser une négociation conventionnelle entre les médecins et l’assurance maladie pour limiter l’installation des médecins dans les zone surdotées. En cas d’absence d’accord au terme de cette négociation, le législateur imposera ce conventionnement sélectif dans les zones surdotées, à raison d’une arrivée pour un départ.  

La ministre Agnès Buzyn s’oppose « à toutes les mesures de coercition »

Déserts médicaux : la ministre de la Santé Agnès Buzyn refuse toute mesure de coercition des médecins
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Auditionnée mardi soir par la commission de l’aménagement du territoire du Sénat sur ce projet de loi, la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn estime qu’il faut rendre attractif le métier de médecin « car il y a un dumping mondial sur les professionnels de santé. Toutes les mesures de coercition, mises en place par le passé, notamment en Allemagne et au Canada, ont été des échecs notables. »  Hervé Maurey lui a répondu : « La régulation n’est pas la coercition. »

« La fin du numerus clausus ne réglera pas la question de la répartition des médecins »

Face à la fin du numerus clausus, limitant le nombre d’étudiants en médecine, prévue par le projet de loi du gouvernement pour augmenter le nombre de médecins formés, les sénateurs estiment que cette mesure ne sera pas efficace : « l’important n’est pas la nombre de médecins mais leur répartition sur le territoire », estime le rapporteur pour avis de la commission de l’aménagement du territoire, Jean-François Longeot.

Un stage obligatoire pour les internes en zones sous-denses ?

Cette commission va défendre d’autres amendements pour lutter contre les déserts médicaux : un stage obligatoire en zone sous-dense pour les internes de médecine, un système de garde de professionnels de santé dans chaque canton, la prolongation de 3 ans des contrats d’engagement de service public qui incitent les étudiants en médecine à exercer à l’avenir dans les zones sous-denses.  

L’examen du projet de loi Santé au Sénat en séance publique commencera le 3 juin.

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