L’examen du budget de la sécurité sociale pour 2018 se tient cette semaine au Sénat. La question des déserts médicaux, chère aux représentants des territoires que sont les sénateurs, suscite des tensions. Hervé Maurey, sénateur de l’Eure, a lui déposé un amendement en faveur d’un « dispositif expérimental de conventionnement sélectif des médecins » pour lutter contre la désertification médicale. Un amendement déjà posé lors de l’examen du PLFSS 2017 et dénoncé par l’Ordre des médecins pour qui cette mesure porterait « atteinte à la liberté d’installation des médecins. » Pour l’Ordre, « les mesures coercitives à l’installation des médecins se sont révélées inefficaces dans les pays qui les ont expérimentées et ont eu un effet dissuasif sur les vocations. »
Signé par une quarantaine de sénateurs, l’amendement porté par Hervé Maurey prévoit l’application d’une formule qui selon lui a fait ses preuves dans le secteur de la santé, celle d’une « installation pour un départ » dans les zones où il existe un fort excédent en matière d’offre de soins. Selon le sénateur de l’Eure, « les mesures incitatives ont prouvé leur inefficacité », il estime que le plan d’accès territorial au soin présenté par Agnès Buzyn est « peu ambitieux. » La ministre de la Santé a rappelé hier en séance que tout « miser sur les installations » était « une erreur philosophique. » Le plan d’Agnès Buzyn pour lutter contre les déserts médicaux ne comporte ni nouvelles primes à l’installation, ni mesures coercitives. « Toute incitation financière va déshabiller d’autres territoires » explique la ministre.