Les députés LREM proposent de porter le congé pour deuil d'enfant à "quinze jours ouvrés" contre cinq jours actuellement, a annoncé mardi le député Mounir Mahjoubi, dix jours après le tollé suscité par un refus initial d'allonger sa durée.
Ces "quinze jours ouvrés" - trois semaines "de répit de deuil" avec les week-ends - seront "universels, c'est-à-dire pour les actifs: salariés du privé, fonctionnaires, artisans, indépendants, agriculteurs", a dit le député de Paris sur Sud Radio, en précisant que des propositions seraient également faites sur "l'accompagnement financier des familles au moment des obsèques" et leur "accompagnement psychologique".
Ces congés seront "souples à utiliser" et pourront être "fractionnés" ou non pour s'adapter à chaque situation, a souligné sa collègue LREM Sereine Mauborgne plus tard lors du point de presse du groupe à l'Assemblée.
Cela fonctionnera "sur l'universalité au même titre que les congés maternités: une avance faite par l'entreprise qui se fera rembourser par la Sécurité sociale (pour les salariés) ou un paiement direct à une profession libérale", a précisé l'élue du Var.
Les marcheurs avaient provoqué un tollé en rejetant la mesure phare d'une proposition de loi UDI-Agir proposant l'allongement des congés de deuil d'un enfant de cinq à douze jours. Le gouvernement avait ensuite reconnu une "erreur".
Pour ses nouvelles propositions, la majorité souhaite continuer à s'appuyer sur le texte UDI-Agir, envoyé au Sénat, en proposant des amendements.
Les députés du groupe UDI-Agir se sont dits mardi "reconnaissants" vis-à-vis du gouvernement de "prendre en considération ce que la majorité n'avait pas voté au moment de la discussion du texte", Olivier Becht ajoutant qu'ils étaient "attentifs à garder la paternité" de la proposition.
L'annonce intervient alors qu'Emmanuel Macron reçoit mardi soir à l'Elysée les députés LREM, MoDem et Agir.
Ce rendez-vous était, selon l'Elysée, programmé bien avant la "crise" autour de la proposition de loi sur le congé pour deuil d'enfant, qui a cristallisé un ressentiment d'une ampleur inédite dans la majorité depuis le début du quinquennat.
"Il n'est pas possible que (...) les familles concernées par ces drames aient l'impression que la représentation nationale ne les écoute pas" et les députés "sont très blessés que d'autres puissent croire que nous n'avions pas dans nos coeurs d'intérêt pour des familles en deuil", a ajouté M. Mahjoubi.
Il a reconnu que les députés LREM "auraient dû proposer un projet alternatif dès le jour de la discussion" à l'Assemblée, le 30 janvier, avec "un plan global".
Quant à la rencontre de mardi soir avec Emmanuel Macron, il a estimé que ce serait "un peu plus sérieux que de la câlinothérapie": "c'est le bon moment, à mi-mandat, pour qu'on reprenne le temps avec le président, qui est celui qui nous a fait venir en politique, de rediscuter du chemin", a-t-il jugé.
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