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Devant François Bayrou, les parlementaires communistes demandent un texte « d’urgence budgétaire »

Après une petite heure d’une « discussion très franche », les communistes sont ressortis de leur rendez-vous avec François Bayrou sans réponse sur les questions du pouvoir d’achat ou de l’indexation des salaires et des retraites sur l’inflation.
François Vignal

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François Bayrou, qui reçoit les formations et groupes politiques du Parlement, à l’exception de LFI, qui a refusé, a continué ce mardi cette série de consultations, notamment par les communistes, en fin de journée. « Nous avons eu une discussion franche, très franche. On se connaît, on peut se parler directement », a expliqué à la sortie Fabien Roussel, numéro 1 du Parti communiste français.

« Toutes les victoires que nous pourrons obtenir, nous essayerons de les arracher »

« Nous avons remis sur la table la question du pouvoir d’achat, de l’indexation du salaire et des retraites sur l’inflation, de l’abrogation de la réforme des retraites », sans oublier « les collectivités », explique le responsable communiste, avant de prévenir : « Nous nous battrons. Et toutes les victoires que nous pourrons obtenir, nous essayerons de les arracher ».

« On a aussi amené très fortement le fait que dans l’attente du vote d’un projet de loi de finances, qui sera au mieux fin février ou début mars, le gouvernement, une fois nommé d’ici une petite semaine, peut nous soumettre un collectif d’urgence budgétaire. C’est ce qu’on demande », ajoute Cécile Cukierman, présidente du groupe CRCE-K (communiste) du Sénat. « Répondre aux urgences », c’est pour les parlementaires communistes « l’indexation du barème de l’impôt sur le revenu sur l’inflation, le remboursement des abonnements transports, l’enjeu des tickets restaurant, les problématiques agricoles, la Nouvelle-Calédonie, etc ».

Pour examiner ce qui serait « un projet de loi de finances d’urgence fiscale, sociale et économique », « pas besoin de nous convoquer en session extraordinaire. On peut faire un texte en urgence qui serait voté au 5 janvier », explique la sénatrice. « On a aussi posé sur la table le fait qu’il fallait que les plus riches contribuent aux besoins des classes moyennes et populaires. Sur ça, il écoute, il entend », ajoute la sénatrice PCF de la Loire.

« Nous ne faisons pas de censure a priori, mais si le gouvernement refuse de mettre aux voix son discours de politique générale, l’opposition utilisera ses armes »

André Chassaigne, président du groupe GDR (communiste) de l’Assemblée, a lui « interrogé le premier ministre sur son discours de politique générale (prévu le 14 janvier, ndlr). Est-ce qu’il y aura un vote de confiance à l’issue ? Il n’a pas répondu. Je pense que la décision n’est pas encore prise ». En l’absence de vote, une motion de censure sera sûrement déposée. « Nous nous déterminerons par rapport à ce qu’il aura dit », explique le député PCF du Puy-de-Dôme. « Nous ne faisons pas de censure a priori, mais si le gouvernement refuse de mettre aux voix son discours de politique générale, l’opposition utilisera ses armes », prévient Cécile Cukierman.

« Il est aux fourneaux, il a les casseroles. Ce ne sont pas les casseroles du réveillon. Mais il n’est pas en mesure de nous dire la politique qu’il allait nous présenter », constate André Chassaigne. Cécile Cukierman ajoute : « L’eau ne bout pas encore… »

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