Devant le Sénat, Olivier Véran confirme la dissolution prochaine des « Soulèvements de la Terre »

Réagissant au saccage de serres maraîchères dans la région nantaise par des activistes écologistes, le porte-parole du gouvernement a indiqué ce mercredi que le dossier de dissolution du collectif "Les Soulèvements de la Terre" était en cours de constitution.
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« Les Conseils des ministres se succèdent et la dissolution promise des Soulèvements de la Terre n’est toujours pas prononcée. C’est pour quand ? » Ce mercredi 14 juin, la sénatrice LR Laurence Garnier a profité de la séance de questions d’actualités pour rappeler le gouvernement à l’une de ses promesses : la dissolution de ce mouvement d’écologie politique, qui rassemblent une centaine d’associations, et qui avait été annoncée fin mars, en réponse aux violents affrontements de Sainte-Soline, autour d’un projet de méga-bassines. Dimanche dernier, des manifestants écologistes s’en sont pris au site expérimental de Pont-Saint-Martin, en Loire-Atlantique, où la fédération des maraîchers nantais expérimente depuis trois ans des alternatives à l’utilisation de pesticides. Les activistes ont agi en marge d’une marche organisée à l’appel de plusieurs collectifs, dont Les Soulèvements de la Terre, pour protester contre l’exploitation industrielle du sable dans les maraichages et l’artificialisation des sols.

« Ils ont violé des propriétés privées, détruits des outils de travail, saccagés les cultures de maraichers nantais », a dénoncé Laurence Garnier. « Je peux vous confirmer que la Première ministre a la ferme intention de présenter en Conseil des ministres un dossier de dissolution des Soulèvements de la Terre. Il est en cours de constitution de manière à être absolument impeccable », lui a répondu Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement.

« Quand on veut militer pour le climat, on n’arrache pas des salades ou du muguet. Quand on veut militer pour la terre on ne harcèle pas et on n’humilie pas les agriculteurs qui nous nourrissent. Et quand on prétend porter une cause sociale, écologiste et humaniste, on ne s’en prend pas aux gens, encore moins aux forces de l’ordre en organisant des manifestations interdites. C’est une évidence », a estimé Olivier Véran.

« L’ecologie est en train de devenir le totem d’immunité de l’extrême gauche »

La sénatrice Laurence Garnier a également pointé du doigt la participation de certains responsables politiques attachés à la NUPES au rassemblement de dimanche. « Ils sont la honte de notre République ! », a-t-elle dénoncé, réclamant leur suspension par le ministre de l’Intérieur, « comme l’y autorise le Code général des collectivités territoriales ».  « L’ecologie est en train de devenir le totem d’immunité d’une extrême gauche qui appelle de ses vœux la zadisation de notre pays », s’est agacé la sénatrice, allant jusqu’à évoquer « un totalitarisme vert ».

« Un élu de la République, quel que soit son parti et son mandat, n’a pas à participer à une manifestation lorsque celle-ci est interdite par la préfecture. C’est la base », a reconnu Olivier Véran. « Un élu de la République n’a pas à cautionner, de par sa présence, des exactions commises contre un agriculteur, tout en prétendant les défendre lorsqu’ils sont dans leurs territoires ou en circonscription », a-t-il taclé.

« Quand on est porteur d’une écharpe tricolore, quand on est porteur de la confiance de ses concitoyens, quand on est porteur d’un mandat, qu’il soit local ou national, on doit être à la hauteur de la confiance qui nous a été conférée et du drapeau tricolore que nous arborons », a encore martelé le porte-parole du gouvernement.

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