Édouard Philippe a reconnu que "la rentrée était compliquée" pour l'exécutif, mercredi, devant les députés du MoDem, jusqu'alors loyaux partenaires de la majorité mais qui ont toutefois adressé un "signal" la semaine dernière en présentant un candidat au perchoir.
"Je ne suis ni LREM, ni MoDem: mon seul objectif, c'est que ça fonctionne", a martelé le Premier ministre, selon plusieurs participants à cette réunion tenue à l'Assemblée nationale, à qui il a assuré que "le MoDem est dans le jeu".
La semaine dernière, le député Jean-Louis Bourlanges avait fustigé dans un communiqué une majorité "trompe l'oeil" et une "mise à l'écart" du Modem.
L'attaque contre LREM s'était poursuivie avec la candidature surprise du président de groupe, Marc Fesneau, à la présidence de l'Assemblée nationale, afin selon lui de donner un "signal". Ce dernier avait recueilli 86 voix, largement au-delà des seuls 46 députés de son parti.
Tout en déplorant "l'ambiance" née de ces affronts, le Premier ministre s'est montré "très calme, ni euphorique, ni défaitiste", selon un député.
S'il n'a pas dit un mot de l'affaire Benalla ou du départ programmé de Gérard Collomb du gouvernement, Édouard Philippe a convenu que la démission de Nicolas Hulot "avait fait du mal", tout en appelant à maintenir le cap.
"Il a répété qu'il voulait la réussite du quinquennat et qu'on pouvait être fier du bilan depuis un an", a expliqué un parlementaire.
Face aux centristes réunis pour leurs journées parlementaires, le chef du gouvernement s'est par ailleurs engagé à davantage les associer, en proposant des réunions des bureaux des groupes LREM et MoDem à l'Assemblée.
En appelant à "davantage anticiper", Édouard Philippe a en outre exhorté à "plus d'explication, plus de pédagogie", "en amont et en aval", sur les prochaines grandes réformes, en citant celles sur le Service national universel et la loi de révision de bioéthique.
Interrogé sur la sortie d'Emmanuel Macron, qui avait conseillé à un jeune horticulteur en recherche d'emploi de "traverser la rue" pour trouver un travail, le chef du gouvernement a enfin voulu défendre le chef de l'État: "La vie de président de la République est bien plus dure que celle de Premier ministre", a-t-il fait valoir, en déplorant que "chaque mot, chaque phrase est scruté".