Devant les parlementaires UDI, Fillon défend l’idée d’un « pacte territorial »
François Fillon s’est montré « centro-compatible » mardi en se rendant devant les parlementaires UDI. Beaucoup de questions ont porté sur les collectivités. Le candidat est prêt aussi à enrichir son projet sur l’environnement.

Devant les parlementaires UDI, Fillon défend l’idée d’un « pacte territorial »

François Fillon s’est montré « centro-compatible » mardi en se rendant devant les parlementaires UDI. Beaucoup de questions ont porté sur les collectivités. Le candidat est prêt aussi à enrichir son projet sur l’environnement.
Public Sénat

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

Il leur avait posé un lapin la semaine dernière (voir notre article). Cette fois-ci était la bonne. François Fillon a rencontré les parlementaires UDI à l’Assemblée nationale mardi, après avoir présenté son projet santé revisité.

La rencontre est arrivée dans un contexte en mesure de détendre les centristes. Philippe Vigier, président du groupe UDI à l'Assemblée, a annoncé mardi matin sur LCP un accord avec Les Républicains sur les prochaines législatives avec « 70 à 75 circonscriptions gagnables ». Soit encore davantage que les 65 circonscriptions que nous évoquions fin janvier.

« Centro-compatible »

Sur le fond, « nos attentes sont entendues par François Fillon. Il s'est montré beaucoup plus ouvert à ce qu'on avait à dire pour enrichir son projet que certaines des déclarations de ses amis ne le laissaient penser », a déclaré à l'AFP le président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde. « Son programme paraît centro-compatible » résume la sénatrice UDI des Bouches-du-Rhône, Sophie Joissains, ex-membre de l’UMP.

« C’était un moment franc où on a pu poser toutes les questions » a expliqué sur l’antenne de Public Sénat le sénateur UDI Vincent Capo-Canellas (voir la vidéo). « Nous sommes dans une logique de coalition » assure le vice-président du groupe UDI-UC. « Il faut que la majorité marche sur ses deux pieds. Comme on le fait au Sénat avec le président Larcher. Il faut que les deux groupe dialoguent » soutient le sénateur-maire du Bourget.

Penelopegate : « Des choses qui se pratiquaient à l’époque de manière plus libre »

Si l’affaire Fillon a jeté le trouble chez les parlementaires LR, on a moins parlé du (res)sentiment des parlementaires UDI. Mais selon la sénatrice et porte-parole de l’UDI, Chantal Jouanno, « certains parlementaires n’ont pas caché que ça avait créé un trouble et une rupture de confiance pour pas mal d’électeurs », explique la vice-présidente du conseil régional d’Ile-de-France à publicsenat.fr.

Selon un parlementaire présent, François Fillon a répondu en « rappelant ses regrets, qu’il avait commis une erreur, qu’à l’époque c’était des choses qui se pratiquaient de manière plus libre, facile, et que ce n’était pas facile à vivre » raconte ce parlementaire… Pour ceux qui imaginent encore un plan B, « il a dit qu’à cette période, changer de candidat, ce serait priver la droite de candidat car on est très avancé dans la campagne » souligne Chantal Jouanno.

« Efforts à faire par les collectivités »

Selon Sophie Joissains, outre l’Europe, « beaucoup de questions de participants ont porté sur les collectivités territoriales, sur les communes ». « Il a beaucoup parlé de décentralisation », ajoute la sénatrice, évoquant « des pactes territoriaux avec engagement financier entre Etat et collectivités, avec objectifs donnés ». Les collectivités, à commencer par les communes, subissent les effets de la baisse des dotations de l’Etat.

« Il a été demandé d’avoir un pacte avec les collectivités locales et notamment les communes pour donner une visibilité sur l’évolution budgétaire et institutionnelle » confirme Chantal Jouanno. « François Fillon a dit qu’il y était favorable. Il a repris à son compte le terme de pacte, tout en disant qu’il y avait des efforts à faire par les collectivités » souligne l’élu d’Ile-de-France. Sur son site Internet, le candidat LR parle de « contrat territorial », « qui laisse la place à l’autonomie, à la créativité, à la connaissance fine que les élus ont de leurs territoires ».

« Fillon a reconnu qu’il fallait qu’il se positionne sur l’environnement »

« Sur le plan économique, il n’y a aucune difficulté » note Chantal Jouanno, « après c’est vrai qu’il y a eu sur les questions de société des divergences. On a chez nous des personnes beaucoup plus clairement pour le mariage pour tous que François Fillon ».

Sur les questions environnementales, « qui sont peu abordées dans son projet jusqu’à présent, il est très ouvert » affirme Chantal Jouanno, ancienne secrétaire d’Etat à l’Ecologie. « Il y a un travail en cours sur ces questions ». La sénatrice UDI de Paris fait partie du groupe qui planche sur le sujet, piloté par le député LR  Serge Grouard. Chantal Jouanno ajoute qu’« il a reconnu qu’il fallait qu’il se positionne ».

Sur le site Internet de François Fillon, la page environnement n’est pourtant pas vierge. « La France a les atouts pour être un champion industriel de l’environnement et de l’énergie décarbonée » écrit-il notamment. Comment ? Autant par le « nucléaire » que « les énergie renouvelables ». « Mais pour cela il nous faut emprunter les voies de l’innovation et du progrès scientifique, ne pas renoncer aux projets d’avenir au nom du principe de précaution, qui sert aujourd’hui de prétexte à l’inaction. Ce dernier doit disparaître au profit du principe de responsabilité » précise François Fillon, qui développe sa propre vision de l’écologie… Il pourra toujours s’inspirer de Luc Chatel. L’ancien ministre avait affirmé il y a un an (voir la vidéo), lors d’un conseil national de son parti, que « les Républicains (devaient) être le parti du gaz de schiste et des OGM ».

Dans la même thématique

NMR
8min

Politique

Nicolas Mayer-Rossignol et ses amis promettent de « changer radicalement le PS »

A deux semaines du vote des militants, le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, qui ambitionne de détrôner Olivier Faure de la tête du PS, a présenté avec sa « dream team » les « 100 premier jours » de son action, s’il remporte le congrès du parti. Avec une ambition : ne pas être « une gauche fantasmée », explique François Kalfon, mais plutôt « une gauche qui veut traiter les problèmes du réel ».

Le

Ukraine Kiev Western Leaders summit
4min

Politique

Emmanuel Macron sur TF1 : 83% des Français souhaitent entendre le chef de l'Etat sur la dette et les finances publiques

Ce mardi, TF1 Info publie un sondage réalisé par l’Ifop, sur les attentes des Français avant le grand rendez-vous donné par Emmanuel Macron ce soir. Si tous les regards sont tournés vers un potentiel référendum, les sondés s’intéressent en particulier à l’état des finances publiques, de l’insécurité en France, ou encore de la situation des services publics.

Le

SIPA_01192365_000063
6min

Politique

Nouvelle-Calédonie : un an après les émeutes, Manuel Valls attendu au Sénat pour faire un point sur l’avenir institutionnel

Un an après les émeutes en Nouvelle-Calédonie, l’avenir institutionnel de l’Archipel s’inscrit en pointillé après l’échec des négociations la semaine dernière entre indépendantistes et non-indépendantistes sous l’égide de Manuel Valls. Le ministre des Outre-mer rendra compte de la situation au Sénat mercredi 21 mai, auprès du « groupe de contact » mis en place par Gérard Larcher.

Le