Devant les sénateurs, Gérald Darmanin persiste et signe : « 110 000 personnes dans le Stade de France et autour »

Devant les sénateurs, Gérald Darmanin persiste et signe : « 110 000 personnes dans le Stade de France et autour »

Gérald Darmanin était auditionné mercredi 1er juin par le Sénat après les incidents qui ont entaché la rencontre Liverpool-Real Madrid en finale de la Ligue des Champions. Le ministre est longuement revenu sur les chiffres communiqués par le ministère de l’Intérieur, sur les faux billets notamment, et qui ont soulevé la perplexité de nombreux commentateurs.
Romain David

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Au cœur de l’audition au Sénat du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et de la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, sur les incidents qui ont émaillé la finale de la Ligue des Champions samedi soir au Stade de France : une bataille des chiffres. Depuis ce week-end, le locataire de la place Beauvau dénonce le nombre de supporters qui se sont présentés au stade munis de faux billets ou sans aucun billet, prenant de court les stadiers et les forces de l’ordre. Un phénomène qui aurait concerné 35 000 personnes, selon Gérald Darmanin. Mais ce chiffre interroge de nombreux responsables publics.

« Nous n’avons jamais dit qu’il s’agissait de 35 000 faux billets »

« Vous avez évoqué un phénomène massif de faux billets, de l’ordre de 30 000 à 40 000. Depuis, l’UEFA a indiqué que seuls 2 800 billets avaient été identifiés comme falsifiés lors du passage des portiques, ce chiffre pouvant être gonflé par des problèmes techniques. Comment ces fraudes, bien plus limitées qu’annoncées, auraient pu jouer le rôle déterminant que vous leur attribuez dans les événements de samedi soir ? », a lancé au ministre le sénateur LR François-Noël Buffet, qui préside la commission des Lois du Sénat.

« Nous n’avons jamais dit qu’il s’agissait de 35 000 faux billets, mais de personnes soit non porteuses de billets, soit porteuses de faux billets, se rajoutant aux 75 000 personnes avec un vrai billet », a corrigé Gérald Darmanin. Soit au moins 110 000 personnes qui se seraient trouvées samedi soir à l’intérieur et aux abords du Stade de France.

79 200 personnes arrivées par le métro et le RER

« Nous avons au moins deux possibilités de sources pour ceux qui ne croient pas la préfecture de police. La première, peut-être, c’est celle de la Fédération française, qui a elle-même communiqué officiellement. Vous avez dû voir cela ? Il y a eu 75 000 et non pas 80 000 billets édités par la Fédération, c’est-à-dire par l’organisateur, l’UEFA et la FFF », a expliqué le ministre. « Sur ces 75 000 personnes, qui auraient dû se rendre au Stade de France, malheureusement, nous avons constaté 110 000 personnes dans le Stade et autour ayant emprunté les transports », a-t-il pointé.

« Cela se décompose comme cela : 79 200 personnes, c’est-à-dire plus que le nombre de billets, ont pris les transports en commun », a expliqué le ministre. La ligne 13 du métro a fait venir 27 000 personnes, 37 000 sont arrivés avec le RER D et 10 500 par le RER B, selon des chiffres de la SNCF et de la RATP cités par Gérald Darmanin, qui a reconnu la possibilité d’une marge d’erreur de l’ordre de plusieurs centaines à 5 000 personnes dans ce comptage.

À cela s’ajoute 21 000 supporters arrivés par des bus, notamment du côté espagnol, 6 000 taxis et chauffeurs privés, et enfin 4 100 personnes avec leurs véhicules particuliers. « Les parkings en font foi », a encore expliqué Gérald Darmanin. Toujours selon ses déclarations, les 35 000 personnes sans billet ou munis de faux billets, n’ayant pas pu pénétrer à l’intérieur de l’enceinte sportive, auraient commencé à quitter les lieux environ 30 minutes avant le coup de sifflet final. « Dès 22h45, les images de vidéo surveillance démontrent que les quais du RER D sont pleins de maillots rouges », la couleur des Reds de Liverpool.

« Une blessure pour notre fierté nationale »

« Il est évident que cette fête du sport a été gâchée et que nous regrettons très sincèrement les débordements, parfois inacceptables, qui ont eu lieu », a encore déclaré le ministre. « L’image négative de ce match est une blessure pour notre fierté nationale, il est évident que les choses auraient pu être mieux organisées », a-t-il concédé. Avant d’ajouter : « Avons-nous évité le pire ? Oui. Aurions-nous pu anticiper davantage ? sans doute. »

Dans la même thématique

Paris: Concertation Emmanuel Macron et Nouveau Front Populaire Elysee
10min

Politique

Gouvernement Barnier, destitution, retraites… Les hésitations de la gauche sur la stratégie à adopter

Le Nouveau Front Populaire (NFP) peine à porter une voix commune sur les prochaines échéances parlementaires, malgré la volonté partagée par l’ensemble des groupes de gauche de censurer le futur gouvernement de Michel Barnier. En outre, l’affrontement des derniers jours entre Jean-Luc Mélenchon et François Ruffin interroge sur la place de LFI au sein de l’alliance.

Le

Paris: Designation Bureau Assemblee Nationale
5min

Politique

Destitution : la procédure lancée par LFI va-t-elle pour la première fois passer le filtre du Bureau de l’Assemblée nationale ?

Mardi, la recevabilité de la proposition de résolution, déposée par le groupe LFI visant à « engager la procédure de destitution » à l’encontre du chef l’Etat sera examinée par le Bureau de l’Assemblée nationale. Si jamais, le Bureau décidait pour la première fois de transmettre la procédure de résolution à la commission des lois, de nombreuses autres étapes resteraient à franchir afin que la destitution prévue à l’article 68 de la Constitution soit effective.

Le

Current affairs question session with the government – Politics
8min

Politique

Gouvernement Barnier : au Sénat, l’accentuation du clivage droite/gauche va-t-il créer des tensions ?

Avec le soutien de la droite à Michel Barnier, le groupe LR va se retrouver dans la majorité gouvernementale. De quoi tendre les débats avec la gauche ? Patrick Kanner, à la tête des sénateurs PS, promet déjà « une opposition frontale face au couple Barnier / Macron ». Il a demandé à ses troupes de « se préparer à une ambiance différente ». Mais pour le sénateur LR Max Brisson, « le Sénat restera le Sénat. Les clivages politiques ne sont pas du tout comparables à ce qu’ils sont à l’Assemblée ».

Le

Budget 2025 : les premières réponses qui se dessinent au Sénat pour redresser les comptes publics
3min

Politique

Le budget 2025 retardé ? « Cela n’est pas de la responsabilité du Premier ministre, mais du Président qui a mis deux mois à le nommer », avance Claude Raynal

Ce lundi, Michel Barnier a annoncé qu’il transmettrait à la commission des finances de l’Assemblée nationale un courrier comprenant des documents relatifs au budget pour l’année 2025. Si la commission des finances du Sénat a également eu ses informations, son président, Claude Raynal et son rapporteur général, Jean-François Husson, déplorent le retard déjà pris sur le calendrier budgétaire. Les deux sénateurs pointent du doigt la nomination tardive de Michel Barnier par Emmanuel Macron.

Le