Dialogue social : les ordonnances peinent à convaincre
Le projet de loi de ratification des ordonnances réformant le Code du travail arrive au Sénat mardi. Ce texte ne fait l’unanimité. Introduites par les ordonnances, les ruptures conventionnelles collectives ont déjà été appliquées par deux entreprises : Pimkie et PSA. Les syndicats aussi sont divisés.

Dialogue social : les ordonnances peinent à convaincre

Le projet de loi de ratification des ordonnances réformant le Code du travail arrive au Sénat mardi. Ce texte ne fait l’unanimité. Introduites par les ordonnances, les ruptures conventionnelles collectives ont déjà été appliquées par deux entreprises : Pimkie et PSA. Les syndicats aussi sont divisés.
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Les ruptures conventionnelles collectives « ça ne va rien simplifier du tout », balaie Marie-Noëlle Lienemann. La sénatrice socialiste voit ces nouveaux outils d’un mauvais œil. « On voit bien que notre modèle social est percuté, qu’on va accroître la fragilisation et la précarité (…) les entreprises sont de plus en plus sous l’autorité des patrons », fulmine la sénatrice.

« On nous dit que ça va simplifier, ça ne va rien simplifier du tout d’ailleurs je crois que le Code du travail va être encore plus épais », lance Marie-Noëlle Lienemann.

Les ordonnances réformant le Code du travail entendent favoriser le dialogue social. Un non-sens pour Marie-Noëlle Lienemann. « On va voir la disparition de structures comme les CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail NDLR) sur les conditions de travail et de sécurité », s’indigne-t-elle. Selon la sénatrice, « Les garanties qui sont données aux salariés sont moindres puisqu’ils ne bénéficient pas d’un licenciement collectif ou d’un plan social avec des garanties en termes de primes et en termes de d’obligation de reclassement ou de formation. »  

Les syndicats divisés face aux ruptures conventionnelles collectives

« C’est du volontariat forcé sous le coup des ruptures conventionnelles collectives », dénonce Jean-Pierre Mercier.
00:50

« Globalement c’est satisfaisant et très équilibré comme accord », affirme Anh-Quan Nguyen délégué syndical CFE-CGC du groupe automobile PSA. Le constructeur est le premier groupe à utiliser les ruptures conventionnelles collectives introduites par les ordonnances. Elles ont été validées par cinq des organisations syndicales, FO, CFE-CGC, CFDT, CFTC et GSEA, qui pèsent pour près de 78% des voix. Une position aux antipodes de celles du délégué syndical de la CGT, Jean-Pierre Mercier. «  La CGT sauve l’honneur, on est malheureusement le seul syndicat à refuser de valider ce nouveau plan de suppression d’emplois de 2.200 postes : 1.300 départs dits volontaires mais chez Peugeot c’est du volontariat forcé sous le coup des ruptures conventionnelles collectives et puis 900 départs de préretraites non remplacés », tempête le délégué syndical de la CGT.  

Examiné par les sénateurs du 23 au 25 janvier, le projet de loi de ratification des ordonnances sera le dernier sera soumis au vote dans les prochains jours. Si le texte est voté par la Haute assemblée, les ordonnances réformant le Code du Travail auront force de loi.  

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01059366_000001
7min

Politique

Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : « Ce n’est pas la gauche contre la droite, mais un modèle démocratique contre un modèle illibéral »

Le paysage audiovisuel français est en train de se fracturer en deux blocs. L’animateur vedette, Pascal Praud a accusé la patronne de France Télévision, Delphine Ernotte de mettre « une cible » sur les journalistes sa chaîne, après que cette dernière a qualifié CNews de « chaîne d’extrême droite ». A moins de deux ans de l’élection présidentielle, l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel, subit une pression inédite. Son président, Martin Ajdari sera, auditionné dans quelques jours au Sénat.

Le

Dialogue social : les ordonnances peinent à convaincre
5min

Politique

Mobilisation du 18 septembre : « Soit une politique de rupture est menée, soit on continue à mettre la pression »

A l’appel de l’intersyndicale, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue partout en France pour protester contre le projet de budget pour 2026. Dans le cortège parisien, les manifestants, pas convaincus par la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, sont déterminés à maintenir la pression sur l’exécutif. Reportage.

Le

SIPA_01229633_000009
1min

Politique

Info Public Sénat. Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : une délégation de sénateurs LR reçue à Radio France le 30 septembre

Alors que le ton se durcit entre les dirigeants de l’audiovisuel public et la chaîne CNews de Vincent Bolloré, qualifiée « d’extrême droite » par Delphine Ernotte, une délégation de sénateurs LR sera reçue par la patronne de Radio France Sibyle Veil le 30 septembre. Le 1er octobre, le président de l’Arcom, Martin Ajdari sera, lui, auditionné par la commission de la culture et de la communication de la chambre haute.

Le