Le sénateur de la Drôme et président du groupe socialiste au Sénat a commencé par souhaiter de la réussite au gouvernement : « L’immense majorité des socialistes ne se placent pas l’opposition (…) Pour réussir il faut que nous avancions ensemble. » Il a conclu de la même manière : « Vous ne demandez pas que le Sénat vote la confiance aujourd’hui mais ayez confiance en notre vigilance et notre exigence pour faire réussir notre pays. »
Didier Guillaume assure en effet être satisfait par plusieurs annonces faites tant par Emmanuel Macron qu’Édouard Philippe, mais les appelle désormais à « passer aux actes ». « Vous avez dans les cartons beaucoup de textes de lois : il faut légiférer moins et mieux », a-t-il également mis en garde.
Dans son discours devant les sénateurs, Édouard Philippe a évoqué « la France périphérique ». Un terme que refuse le président du groupe socialiste : « Ces territoires qui souffrent, ces territoires ruraux, ceux que les technocrates, géographes et autres penseurs qui n‘ont jamais traversé le boulevard périphérique appellent la France périphérique est une insulte à tous ceux qui vivent dans ces territoires. De grâce, arrêtez de parler de la France périphérique, ce sont des Français comme les autres. »
Didier Guillaume s’est ensuite attelé à préciser les « trois exigences » autour desquels s’articulera le travail des sénateurs socialistes : une exigence de justice sociale, une exigence économique et enfin une exigence européenne.
La suppression de la taxe d'habitation est une « bonne réforme »
En matière de justice sociale, certains sujets l’ont alerté, tel le tiers payant : « C’est une belle mesure de justice sociale et d’équité républicaine, veillez à ce qu’il puisse se généraliser », a-t-il demandé au Premier ministre. Et de poursuivre : « La justice sociale c’est aussi une ligne de conduite. » Le sénateur de la Drôme tient à ce que la réforme du Travail soit précisée et réclame « un point d’étape précis sur les négociations sociales ». « Ce n’est pas le principe des ordonnances qui me gêne mais il faut voir ce qu’il y a l’intérieur. » Il demande aussi à aller plus loin en termes de sécurisation des parcours professionnels, par exemple en améliorant le compte pénibilité. Quant à la suppression de la taxe d’habitation pour 80% des ménages annoncée par l’exécutif, il salue une « bonne réforme », bien qu’il fasse penser à « des contreparties pour les collectivités locales ».
Concertant l’économie, Didier Guillaume assure au premier ministre que les socialistes « partagent (sa) volonté d’améliorer la compétitivité ». Mais il regrette le procès qui est fait à l’ancien gouvernement socialiste concernant sa gestion des finances publiques, sous les huées des bancs de la droite : « Je n’accepte pas qu’on prenne en otage l’ancien ministre du Budget. » Le sénateur en profite pour critiquer les mesures proposées par le gouvernement actuel : « Baisser la dépense publique oui, mais maintenir les services publics trois fois oui. On ne peut pas réduire les budgets de fonctionnement et réduire les services publics. »
Enfin, Didier Guillaume a fait part d’une « exigence européenne » et s’accorde avec l’exécutif en la matière. Il estime que le projet politique d’Emmanuel Macron sur les questions européennes est « ambitieux » et que son groupe « veut l’accompagner ». « Il faut y aller, il faut le soutenir sur les questions de défense, sur les travailleurs détachés, la zone euro… Démontrons à nos citoyens que l’idéal citoyen est toujours notre horizon. »