Didier Guillaume : « Demain il faudra repenser notre organisation sociale et alimentaire »

Didier Guillaume : « Demain il faudra repenser notre organisation sociale et alimentaire »

Fermeture des marchés, soutien de la filière agricole, patriotisme alimentaire, Didier Guillaume le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation répond aux questions d’Oriane Mancini. Il est l’invité politique de Public Sénat.
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Sur la fermeture des marchés :

« Je suis favorable au maintien de l’ouverture des marchés de plein vent. Dans certains territoires, ils sont indispensables aux populations comme aux petits producteurs. En relation avec le Préfet, les maires vont donc avoir le choix de les conserver sous réserve que les conditions de sécurité soient assurées. C’est parfois le seul endroit où l’on peut faire ses courses. C’est aux maires de prendre leurs responsabilités et j’en appelle au bon sens. »

 

La grande distribution :

« J’ai appelé et j’appelle la grande distribution à soutenir nos agriculteurs et elle s’est engagée dans cette campagne de patriotisme alimentaire. Des efforts seront par exemple faits en matière de délais de paiement. Et si les grandes surfaces doivent ouvrir le dimanche pour étaler la fréquentation et bien il faudra que ce soit autorisé.»

 

Les conséquences économiques :

« Il faut défendre nos agriculteurs et sécuriser la chaîne alimentaire. Il n’y aura pas de pénurie ou de rupture de cette chaîne. L’idée du projet de loi sur l’État d’urgence sanitaire est de donner de la flexibilité. À situation exceptionnelle, il faut des moyens exceptionnels et temporaires.

Nous avons par exemple un problème de main-d’œuvre pour les prochaines récoltes. 200 000 postes sont à pourvoir et nous travaillons dans plusieurs directions. Il faut pouvoir adapter les contrats ou encore permettre à certains travailleurs saisonniers étrangers de venir en France.

La filière de la pêche est également en grande difficulté. Pour répondre à cette crise, il y a actuellement des discussions au niveau européen pour soutenir cette filière.

Je pense que demain, il faudra repenser notre organisation globale, sociale comme alimentaire.»

 

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