Il ne s’était pas exprimé depuis la défaite de Manuel Valls dimanche soir. Didier Guillaume, directeur de campagne de l’ex-premier ministre, avait simplement félicité Benoît Hamon sur Twitter. Deux jours après, le PS semble plus que jamais divisé. 17 parlementaires du pole des réformateurs du Parti socialiste, l’aile droite du parti, publie une tribune dans le Monde pour revendiquer leur « droit de retrait » de la campagne de Benoît Hamon. Initiée par les députés Christophe Caresche et Gilles Savary, on y trouve aussi le député du Cantal Alain Calmette, qui dès dimanche soir à annoncé son choix de rejoindre Emmanuel Macron, François Loncle, René Dosière ou le sénateur Jean-Pierre Caffet. Le secrétaire d’Etat Jean-Marie Le Guen, membre des réformateurs, n’a pas signé la tribune mais affirme dans Le Parisien qu’« on peut être socialiste et appeler à voter Macron ».
Regardez la liste complète des 17 signataires de la tribune :
Didier Guillaume lui, ne fait pas ce choix. Il ne rejoint pas ces nouveaux frondeurs, négatifs des premiers. « Je n’ai pas vu cette tribune. Je ne suis pas prêt à la signer », « on connaissait cela, ce n’est pas une surprise. Je n’ai pas lu la tribune, mais moi je ne suis pas là-dedans » affirme à Public Sénat le président du groupe PS, interrogé avant la réunion de son groupe ce mardi matin (voir la vidéo : images de Cécile Sixou).
Face aux forces centrifuges, il préfère appeler à l’unité du parti et demande au candidat élu de faire les gestes nécessaires. « Benoît Hamon a été désigné par la primaire, il y a eu 2 millions de votants. J’attends maintenant qu’il s’exprime et qu’il dise qu’il cherche le rassemblement de ces 2 millions d’électeurs » souhaite le président du groupe socialiste de la Haute assemblée.
« Le PS restera uni »
Didier Guillaume ne croit pas à l’explosion de son parti. « Le PS restera uni. Le PS est une formation politique qui est très ancienne, il continuera à exister. Aujourd’hui, Benoît Hamon s’est tourné vers Mélenchon, vers Jadot. Je pense qu’il faut qu’il se tourne vers les 2 millions d’électeurs, qu’il joue le rassemblement. Mais il n’y a pas de problème, c’est le candidat qui a été désigné ».
Le sénateur de la Drôme ne veut pas rentrer dans les jeux de « politique politicienne ». « Vous parlez des équilibres internes du PS. Il y a 50.000 adhérents du PS qui ont voté et il y a eu 2 millions de votants. Vous êtes dans la politique politicienne du parti, moi je suis pour la France. Je m’adresse aux 2 millions d’électeurs qui ont voté, que Benoît Hamon doit rassembler ».
Choisir entre le PS et le reste de la gauche
Les propos de Didier Guillaume sont dans la lignée de ceux tenus par Bernard Cazeneuve, la veille, après sa rencontre avec Benoît Hamon. « C'est à (Benoît Hamon) qu'il appartient de rassembler, de trouver les mots, les gestes, les thèmes pour se faire » a souligné le premier ministre. Le candidat s’est dit lui prêt à « enrichir » son projet, tout en maintenant « le cap ».
Reste que Benoît Hamon pourra difficilement rassemblement tout le monde. Le socialiste a lancé dès dimanche soir un appel à Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot. Pas sûr que le rassemblement de l’appareil du PS rende possible sa main tendue à gauche. Les candidats de la France insoumise et d’EELV goûteraient peu une nouvelle synthèse à la sauce socialiste. Benoît Hamon risque de devoir choisir.