Didier Guillaume : « On ne joue pas à la loterie avec nos institutions »
Le patron du groupe socialiste au Sénat annonce une proposition de loi constitutionnelle pour que les parlementaires puissent débattre avec le président de la République.

Didier Guillaume : « On ne joue pas à la loterie avec nos institutions »

Le patron du groupe socialiste au Sénat annonce une proposition de loi constitutionnelle pour que les parlementaires puissent débattre avec le président de la République.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« En démocratie, le peuple a toujours raison. Et certaines organisations sont mortes pour l’avoir oublié » a lancé Didier Guillaume, le président du groupe socialiste du Sénat. « Il a voulu exprimer sa lassitude, son exaspération du jeu politique tel qu’il se pratique depuis des années, routinier, caricatural. Un jeu de reflexe plutôt qu’un jeu de réflexion (…) Il est de notre responsabilité de répondre à cette exaspération, sinon, viendra bientôt le temps de la colère. »

« Ceux qui pensent pouvoir rétablir l’ancien monde n’ont pas saisi l’ampleur de ce scrutin. Mais ceux qui pensent que nous sommes à l’an 1 de la politique oublient notre histoire riche, oublient les grandes heures de notre République » poursuit-il. « Nous devons surtout être à la hauteur de cette histoire, des attentes de nos concitoyens, de la France. »

Le patron des sénateurs PS est ensuite revenu sur la promesse du président de la République de revenir une fois par an. « Chiche » lui répond Didier Guillaume. « Je prends ce Congrès comme une marque de respect. » Il déplore, en revanche, que le chef d’Etat quitte l’hémicycle avant le débat. « Nous voulons formuler une proposition de loi constitutionnelle pour que le président puisse répondre aux parlementaires » annonce-t-il.

Sur la feuille de route présentée par le président de la République, Didier Guillaume estime que les « institutions ont besoin d’être renforcées (...) mais on ne joue pas à la loterie avec nos institutions, celle-ci méritent d’être renforcées mais il faut être lucide, la crise est profonde. Il est une atmosphère, une humeur qui se répand partout et je crois que le lien démocratique peut être rétabli. »

« Attention danger, le populisme et l’antiparlementarisme ne peuvent pas être érigées en ligne de conduite dans la vie démocratique de ce pays » prévient-il. « Alors, faisons le pacte de Versailles (…) nous allons proscrire le populisme. »

Il a, par la suite, évoqué la proposition d’une dose de proportionnelle par Emmanuel Macron. « C’est une grosse dose de proportionnelle qui est nécessaire car une petite dose ne servirait à rien » a-t-il martelé. Il a enfin défendu l’existence du Sénat. « Je veux réaffirmer que le bicamérisme reste le fondement de nos institutions, (...) il est le gage de la stabilité de nos institutions » assure-t-il.

Partager cet article

Dans la même thématique

2min

Politique

Violences sexuelles : Aurore Bergé souhaite imposer un casier judiciaire vierge pour les professionnels au contact d’enfants

Porté par la ministre déléguée chargée de l’Egalité femmes-hommes, un projet de loi-cadre sur les violences faites aux femmes et aux enfants a été remis hier à Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu. Parmi les 53 mesures, Aurore Bergé prône un casier judiciaire vierge pour tout professionnel travaillant avec des mineurs, et met l’accent sur un meilleur encadrement du dépôt de plaintes.

Le

Didier Guillaume : « On ne joue pas à la loterie avec nos institutions »
3min

Politique

Budget : « Une loi spéciale ne peut pas faire office d’un budget », prévient Amélie de Montchalin

L’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale se poursuit au Sénat avant un vote prévu demain dans l’après-midi. Invitée de la matinale de Public Sénat, la ministre de l’Action et des Comptes publics, Amélie de Montchalin a rappelé qu’il n’y a pas « d’alternatives au compromis parlementaire » et s’est montrée réticente quant à l’usage d’une loi spéciale pour faire adopter le budget.

Le

8min

Politique

Budget 2026 : une loi spéciale pour sortir de l’impasse ? « Une solution qui permet uniquement de retarder le problème »

La navette parlementaire continue, et le calendrier budgétaire, lui, se resserre. Le rejet du budget par les députés ce week-end laisse peu d’espoir à un accord sur les lois de finances et de financement de la sécurité sociale de voir le jour dans les temps. De quoi contraindre le gouvernement à plancher sur un projet de loi spéciale, faute de recours au 49-3 et aux ordonnances, une solution pour le moins temporaire.

Le