Alors que l’examen du PLFSS au Sénat arrive à son terme, avec un vote solennel prévu demain, les élus du palais du Luxembourg s’apprêtent à débattre de la suspension de la réforme des retraites, un article clé de l’accord de non-censure passé entre le PS et le Premier ministre. « Nous avons toujours défendu cette idée de suspension en prévision d’une éventuelle abrogation à court ou moyen terme », soutient Patrick Kanner, obtenue par une « négociation » avec Sébastien Lecornu, et qui concerne « 3,5 millions de personnes », selon le président du groupe socialiste au Sénat.
Mais « cette avancée sociale », risque d’être retoquée ce soir au Sénat par les élus de droite et du sénateur, en majorité dans la chambre haute. « Ce soir, nous allons rentrer en résistance, nous savons ce que sera la fin des débats. […] Je le regrette, mais nous ferons savoir aux Français, par nos interventions, ce que la droite est capable de faire ». Mais la lutte n’est pas terminée pour le parti à la rose : « Nous allons nous battre de nouveau à l’Assemblée pour rétablir cette suspension qui est pour nous un point cardinal de la négociation ». La commission mixte paritaire (CMP) qui s’ouvre demain ne sera « pas conclusive », estime Patrick Kanner.
Quant aux difficultés à parvenir à un accord sur les questions budgétaires, mises en lumière encore ce week-end par le rejet des députés de la partie « recettes » du projet de lois de finances (PLF), Patrick Kanner fait état d’une « impasse dans le socle commun », car les Républicains et les centristes qui « sont en principe des soutiens » de la politique de Sébastien Lecornu, sont les premiers à rejeter tout ce qu’il a pu négocier ». Et l’issue du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) « va ambiancer ce qui va se passer sur le PLF ». « Si on veut que ce pays ait un budget, il faut aboutir à un compromis », martèle le sénateur socialiste, appelant ses collègues « de droite » à être « responsables ». Sans loi spéciale, ordonnances ou 49-3, « il reste la raison ». Le Premier ministre, lui, continue de croire « que nous pouvons aboutir à un vote », il « sait que nous ne voterons pas le budget, mais il sait que nous pouvons nous abstenir, à condition qu’en face, chacun prenne aussi sa responsabilité et vote ce budget », conclut-il.