Députés et sénateurs votent l’article sur les régularisations, après de légères modifications
Le fameux article 4 bis, ex-article 3, sur la régularisation des métiers en tension, a été adopté en CMP. C’était à l’origine le principal point d’achoppement. Mais les LR et la majorité présidentielle se sont entendus en amont de la CMP sur ce point, lors des réunions préparatoires. Pour rappel, le compromis trouvé au Sénat entre LR et centristes met fin à toute régularisation automatique, prévu dans le texte d’origine sous condition, pour le remplacer par des régularisations à la discrétion du préfet, au cas par cas, à conditions que certains critères soient respectés.
En CMP, l’article a été légèrement modifié. Côté LR, un membre de la CMP se réjouit qu’il ait été « durci, notamment pour affirmer dès le début le caractère non opposable, et pour ajouter aux conditions que devra examiner le préfet que l’étranger n’a pas fait l’objet ni d’une condamnation, ni d’une incapacité, ni d’une déchéance. Donc un casier judiciaire vierge ». Ce responsable LR assure que l’article « nous va parfaitement. La rédaction est précisément celle que nous avions demandée ».
Chacun s’y retrouve, car chez Renaissance, on voit en revanche un gain, avec « la réintégration de l’autonomie de la demande de régularisation par rapport à l’employeur ». C’était pourtant déjà le cas, dans le compromis sorti du Sénat, où le travailleur sans papier faisait la demande, mais le préfet pouvait ensuite vérifier la véracité de l’emploi auprès de l’employeur. « Dans la version du Sénat, la vérification se faisait auprès de l’employeur. Pas dans la version actuelle. Le demandeur pourra démontrer par tout moyen la réalité du travail. L’employeur fera, par ailleurs, et indépendamment de la réponse apportée au demandeur, l’objet de vérifications ». Mais côté LR, l’objectif de « lutter contre la fraude et les filières illégales » est toujours assuré, « tout y est, même si la rédaction, plus juridique, a changé », soutient-on à droite.